Camille redouble, un film de Noémie Lvosky (Septembre 2012)

Camille, 41 ans, en pleine crise conjugale, se retrouve brusquement plongée dans son passé, l’année de ses 16 ans, à l’époque où elle a perdu sa mère et où elle est tombée amoureuse (et enceinte !) du garçon qui la quitte aujourd’hui. Lors de ce retour en arrière, elle garde son corps d’aujourd’hui et ses souvenirs. Personne n’a l’air de s’en apercevoir. Ce n’est étrange que pour le spectateur. La vitalité de Camille adolescente est extraordinaire. Nous l’accompagnons dans son voyage autour de l’anniversaire de ses 16 ans dans sa vie insouciante de collégienne. Elle a gardé ses liens avec les copines de l’époque et leurs rencontres restent joyeuses et les célébrations très arrosées. Le rythme du film est vif et les personnages attachants et gais.

 Ce film sur le thème du voyage dans le temps illustre tout à fait ce que peut représenter une psychothérapie : un voyage dans le passé réalisé avec la connaissance de ce que sera l’avenir.  Camille, de retour dans sa famille, sait que sa mère va mourir d’une crise cardiaque. Elle fait des tentatives désespérées pour au moins garder un souvenir matériel d’elle : un enregistrement de ses paroles. Elle essaie de lui montrer son attachement, mais ses efforts  tombent à plat. Elle essaie tout aussi vainement d’éviter le garçon dont elle va tomber amoureuse. Elle se confronte au scénario de sa vie, au détail près de ces tentatives pour conserver une trace des êtres chers.

Le scénario ou plan de vie de l’analyse transactionnelle concerne le déroulement du temps. Le petit enfant vit dans le présent, mais à partir d’un certain moment il commence à s’imaginer son avenir, à partir des récits qu’il écoute et des modèles que lui offre son entourage.

La grande personne qui fait plus tard ce voyage dans le passé doit faire l’effort de compréhension et d’acceptation de soi et des autres. La redécision finale de Camille sera d’accepter ce qui ne peut être changé et de changer ce qui peut l’être : son comportement et son attitude.  Elle passe de la rage à la paix, suite à ce long retour sur elle-même. Elle aboutit à une réconciliation avec elle-même et avec les autres. Et elle retrouve un avenir.

« Au bout du conte », ou le scénario de vie amoureux

 Dans le petit monde de l’AT, nous sommes nombreux, anciens clients, élèves ou amis de Gysa Jaoui, à guetter avec impatience les films de sa fille, Agnès. Retrouverons–nous des éléments de la théorie qui est à la base de notre lecture du monde ? Le sujet de son dernier film en tous cas est au cœur des préoccupations de l’analyse transactionnelle, Eric Berne, Fanita English et Steve Karpman ayant suffisamment montré les liens entre scénario de vie et contes traditionnels.

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L’école à bout de souffle, un documentaire de Marina Julienne sur France 5

Le film que j’ai vu le mardi  10 janvier 2012 commence par le rappel des mauvaises performances de l’école française : un système élitiste qui favorise les meilleurs, un nombre trop important d’élèves qui sortent du système sans diplôme. Un système toujours plus sélectif

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Nous, Princesses de Clèves, un documentaire de Régis Sauter

Le titre du film présente  les adolescents des quartiers nord de Marseille, élèves du Lycée Diderot et qui participent à des ateliers théâtre, comme autant de princesses de Clèves. C’est surprenant et pourtant particulièrement bien venu car d’une certaine manière ils vivent dans un monde qui a, psychologiquement, bien des ressemblances avec celui du roman.

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« Another Year » de Mike Leigh, ou la vie ordinaire d’une PSY

Dans le film de Mike Leigh, Gerri, une psychologue anglaise travaille dans une structure d’accueil psychologique. Son mari, Tom, est ingénieur géologue. Leur vie de famille se déroule dans un climat de complicité et d’amour réciproque. Lire plus loin