La promesse des contes : le bonheur si…

Qu’y a-t-il derrière le si ? Pour Chaperon rouge : si tu échappes au loup ! Pour la femme de Barbe Bleue : si tu ne poses pas de questions ! Pour la belle au bois dormant, ce serait si tu dors assez longtemps pour que se présente le bon prince ? Si tu restes bien sage et laisses faire ta famille ? Si tu es bien gentille ? bien soumise ? bien élevée ? Si tu rêves en attendant passivement le Prince Charmant, au lieu d’investir dans ton avenir ?

Mais bien des filles heureusement contournent les interdictions et   s’autorisent à demander de l’aide à une marraine, à des hommes désintéressés (les nains), à leur famille (la femme de Barbe Bleue). Et pourquoi pas devenir puissantes comme les sorcières, les fées, les ogresses sans forcément en avoir les tares. Faire comme les garçons n’est jamais non plus explicitement interdit. En analyse transactionnelle on parlerait de l’anti-scénario. Encore faut-il que le contexte social s’y prête.

Les romans de science fiction qui développent un univers de fantaisie vont proposer ensuite aux filles et aux garçons des destinées nouvelles.

Parallèlement les romans sentimentaux continueront d’entretenir toute une partie des filles dans l’attente de l’intervention miraculeuse du Prince Charmant, les garçons attendant eux la belle princesse. Certaines continueront d’attendre qu’un homme leur apporte, en vrac, bonheur, statut, richesse et belles robes.

Le bonheur est un mot vague mais puissant. Comprenons qu’il est le plus souvent conditionnel.

 

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