Ce qui compte dans l’amitié

Avez-vous gardé vos amis d’enfance? Trouvez-vous que les amis, c’est très important? Qu’est ce que vous attendez d’eux?
Quand je demande à mes proches ce à quoi ils accordent le plus d’importance dans l’amitié, les réponses sont différentes.
Amitié = fidélité : Un ami me voit comme quelqu’un d’unique qui m’aime comme je suis sur la durée. Le piège c’est l’oubli, l’indi érence.
Amitié = liberté : l’attachement sans la dépendance. Le piège c’est la dépendance et les reproches.
Amitié = complicité : Des goûts communs, des plaisirs partagés, l’im- pression de ne pas s’être quittés quand on se retrouve. Le piège, c’est le temps qui passe et change les intérêts et les priorités.
Amitié = loyauté : Je ne crains pas la trahison ; c’est quelqu’un qui est toujours de mon côté. Le piège, les malentendus, les réserves, les ca- chotteries, les con dences répétées, les trahisons.
Amitié = constance dans la bonne humeur et la disponibilité : c’est le plaisir des fous rires, des entreprises à deux un peu folles, des souvenirs de blagues. Le piège c’est l’esprit de sérieux, ou, à l’inverse, la recherche systématique des comportements imprévisibles parce que rigolos, la lassitude devant l’humour systématique.
Amitié = profondeur de l’attachement : Acceptation inconditionnelle de soi et de l’autre ; foi en l’autre. Le piège c’est la déception et la trahi- son.
Amitié = authenticité ; intelligence, écoute. Ce type implique de faire du développement personnel. Le piège possible est une attente irréaliste avec la déception qui s’ensuit généralement.
Dans toute amitié on peut trouver quelques uns de ces éléments, mais il est rare de les trouver tous dans une seule personne.

Le harcèlement entre enfants : une prise de pouvoir sur l’autre

Le texte précédent décrivait la mise en place du harcèlement.  Cet extrait du livre « Un élève est aussi un enfant »   aborde le rôle de la compétition et de la  prise de pouvoir sur l’autre dans les groupes d’enfants. Il  dit comment agir dans l’école et à l’extérieur pour prévenir ces jeux dangereux. Les professionnels de l’éducation doivent y être sensibilisés.

Prenons le cas de Maud,

Rien ne va plus

Maud est une élève de CM1. Depuis deux ou trois semaines elle traîne le matin au lit. Sa mère vient plusieurs fois la réveiller. Jusque-là, à peine la sonnerie du réveil entendue, elle était debout. Elle dit qu’elle a mal au ventre. Elle part à la dernière minute à l’école. La visite chez le médecin n’a rien diagnostiqué d’anormal.

Ce soir, elle rapporte son bulletin et là c’est la catastrophe. Toutes les notes ont baissé. Elle qui était une bonne élève se retrouve avec la moyenne la plus basse de la classe.

Ses parents s’inquiètent, interrogent Maud sur ses résultats mais celle-ci refuse de commenter quoi que ce soit.

L’explication arrive quelques jours plus tard. Un surveillant de cantine surprend deux garçons de la classe de Maud en train de la maltraiter, alors qu’elle se trouve aux toilettes. Ils lui remontent sa jupe, lui demande de baisser sa culotte.

Depuis plusieurs semaines, ces garçons harcèlent sexuellement Maud. D’autres enfants ont bien vu ce qui se passait, mais n’osent pas en parler de peur de représailles.

Cette situation n’est malheureusement pas exceptionnelle.

Le harcèlement scolaire[1] peut être analysé comme faisant partie des manoeuvres de pouvoir. Celles-ci peuvent être grossières et visibles, et dans ce cas elles reposent sur l’exercice de la force ou subtiles et moins faciles à détecter, car utilisant les moqueries, la délation et le dénigrement. Elles sont basées sur l‘intimidation d’une personne plus faible avec généralement la complicité du groupe. Le harcèlement scolaire implique très souvent la violence physique. Mais il passe aussi souvent par des paroles blessantes, dites avec l’intention de faire mal.

Les comportements, gestes et paroles sont répétitifs :

  • frapper, donner des coups de pieds, tirer les cheveux, pousser, maintenir une personne au sol,
  • dire des mensonges à propos d’une personne, répandre des rumeurs fausses, se moquer des autres, donner des surnoms,
  • envoyer des messages méchants,
  • essayer de faire que les autres se mettent à détester un élève, mettre une photo ridiculisant quelqu’un sur Facebook.

 

Pour l’analyste transactionnel, il s’agit, dans ce genre de manœuvres qu’on nomme «   jeux de pouvoir » de faire faire à une personne ce qu’elle ne veut pas faire,

  • comme de l’obliger à donner ses lunettes, son blouson,
  • ou de l’empêcher de faire ce qu’elle veut faire, comme de se faire des amis.

La manœuvre est  « consciente » ce qui indique qu’elle est initiée de manière intentionnelle. Elle est aussi répétée.

On constate une asymétrie de pouvoir, même si le joueur dominant n’est pas conscient de l’étendue des dommages causés à la victime.

Il est de la plus grande importance que les adultes soient attentifs. Enseignants et famille doivent s’alerter quand il y a un changement de comportement inexpliqué par d’autres évènements ou une baisse des résultats importante.

Il ne s’agit pas, en général, de simples querelles d’enfants. Il y a une prise de pouvoir d’un individu sur l’autre avec des conséquences dommageables sur la santé physique et psychique de l’enfant agressé.

Agir dans l’école

Une prévention peut être faite à l’école. Les enfants doivent être informés que ces formes de violence sont inadmissibles Il existe des documents qui aident à la mise en place d’actions et à la réflexion à ce sujet[2].

La question peut d’abord être traitée en classe : rappel de la loi ; aide à se mettre à la place de l’autre ; appel au courage : dire non à la violence subie ou constatée.

 

Agir à l’extérieur

Quand on est sollicité pour conseiller la famille, comme c’est le cas du consultant en éducation[3], il existe plusieurs possibilités :

  • Travailler avec l’enfant :
  • mobiliser ses capacités à s’affirmer en renforçant son estime de soi ;
  • lui apprendre à dire non ;
  • à éviter les personnes attaquantes ;
  • à créer des alliances ;
  • à se donner des recours.
  • Travailler avec sa famille :
  • pour faire face à l’incrédulité de l’école et des éducateurs, au déni des autres parents ;
  • pour protéger leur enfant des représailles, ne pas hésiter à porter plainte, trouver un adulte ressource qui pourra intervenir.
  • Rappeler la loi : chaque individu a le droit de ne pas subir d’oppression ni d’humiliation intentionnelle et répétée à l’école et dans la société en général.

À l’école élémentaire, certaines équipes arrivent à prolonger ce climat, mettant l’accent sur la tolérance et l’ouverture à l’autre. Le résultat dépend de la collaboration entre enseignants et parents.ommun devienne difficile, même si les exigences de l’éducation ont plutôt tendance à se renforcer.

[1] Nathalie Goursolas-Bogren : Utiliser l’AT pour comprendre et guérir les effets du harcèlement chez les enfants, AAT n° 134, avril 2010.

[2] Les jeux dangereux et les pratiques violentes, réalisé en avril 2007 par le ministère de l’Éducation nationale.

[3] Le métier de consultant en éducation est un nouveau métier de conseil qui s’adresse aux enfants et aux parents en difficulté passagère pour des problèmes relationnels.

Comment protéger les enfants du harcèlement scolaire ?

On pourrait penser que la persécution s’exerce exclusivement depuis certains adultes sur certains enfants et que les enfants fonctionnent toujours bien entre eux. En fait, le phénomène de harcèlement scolaire se caractérise par des attaques répétées venant d’un enfant sur un autre enfant, perçu comme faible ou simplement vulnérable, avec la complicité du groupe.

Lire plus loin

La promesse des contes : le bonheur si …

La promesse des contes : le bonheur si…

 Qu’y a-t-il derrière le si ?

Pour Chaperon rouge : si tu échappes au loup !

Pour la femme de Barbe Bleue : si tu ne poses pas de questions !

Pour la belle au bois dormant, ce serait si tu dors assez longtemps pour que se présente le bon prince ? Si tu restes bien sage et laisses faire ta famille ? Si tu es bien gentille ? bien soumise ? bien élevée ? Si tu rêves en attendant passivement le Prince Charmant, au lieu d’investir dans ton avenir ?

Mais bien des filles heureusement contournent les interdictions et   s’autorisent à demander de l’aide à une marraine, à des hommes désintéressés (les nains), à leur famille (la femme de Barbe Bleue). Et pourquoi pas devenir puissantes comme les sorcières, les fées, les ogresses sans forcément en avoir les tares. Faire comme les garçons n’est jamais non plus explicitement interdit. En analyse transactionnelle on parlerait de l’anti-scénario. Encore faut-il que le contexte social s’y prête.

Les romans de science fiction qui développent un univers de fantaisie vont proposer ensuite aux filles et aux garçons des destinées nouvelles.

Parallèlement les romans sentimentaux continueront d’entretenir toute une partie des filles dans l’attente de l’intervention miraculeuse du Prince Charmant, les garçons attendant eux la belle princesse. Certaines continueront d’attendre qu’un homme leur apporte, en vrac, bonheur, statut, richesse et belles robes.

Le bonheur est un mot vague mais puissant. Comprenons qu’il est le plus souvent conditionnel.

 

 

Comment créer des liens et les entretenir

 

 

Lors du prochain Café AT, je vous propose d’explorer avec moi les espaces de rencontres à notre disposition pour éviter l’isolement et dire non à la  solitude en cultivant les liens avec les autres. En complément de la question d’Eric Berne: « Que dites-vous après avoir dit bonjour ? », je pose la question « A combien de personnes dites-vous bonjour chaque matin et à qui ? »

Pour comprendre pourquoi certains ne pensent même pas à dire bonjour, il faut prendre en compte les apprentissages relationnels de l’enfance et de la jeunesse qui nous ont conditionné(e)s.

Où trouver les ressources pour lutter contre l’isolement ? D’abord dans les groupes d’appartenance dans lesquels évolue chaque être humain :

  • sa famille d’origine ou ce qui en a tenu lieu,
  • ses amis,
  • ses divers milieux professionnels,
  • la vie amoureuse et le foyer.

Chacun de ces lieux a des spécificités dont il vaut mieux connaître les codes et le fonctionnement. A chacun de découvrir ce qui compte le plus pour lui (elle) pour pouvoir accéder aux joies de la compagnie sans renoncer à la liberté que donne une certaine capacité à se ménager des moments précieux de solitude.

Ce livre est un ouvrage de développement personnel qui utilise l’AT.