Sexisme à la télévision

Sur le plateau de « Salut les Terriens », le samedi 23 septembre, l’humoriste invité, Laurent Baffie, a remonté la jupe de la chanteuse Nolwen Leroy assise près de lui en disant « Faut du cul, faut du cul ! ». Comment pensez-vous que Nolwen Leroy a réagi ? Comme le font beaucoup de femmes, en riant, en arrêtant son geste et en faisant comme s’il se comportait seulement comme un gamin mal élevé. Elle a expliqué que parce que c’était un ami, elle se contentait d’en rire.

 Qu’aurait-elle pu faire et qu’est-ce qui se serait passé ? Qu’aurait fait un homme dans une situation équivalente ? Je rappelle qu’on est à la télé, en public, pas dans un espace privé. Peut-on imaginer seulement qu’une scène équivalente aurait pu se produire ?

N’importe quel homme aurait peut-être agressé physiquement ou verbalement l’auteur du geste déplacé, dit « stop ! » en ajoutant un commentaire dévalorisant, aurait pris à partie l’animateur responsable de l’émission, aurait quitté le plateau ? Pourquoi une jeune femme habituée aux situations avec public s’est-elle contenté de sourire et d’excuser le malotru ?

 La réponse est dans l’éducation des filles : elles sont conditionnées à éviter les rapports de force, à ne rien leur opposer d’autre qu’une forme de soumission, faute de quoi elles sont cruellement punies. Moquées, traitées de coincées, de prudes, bannies des plateaux alors même que leur vie professionnelle exige qu’elles y paraissent pour s’y faire connaître comme écrivaine, chanteuse, actrice. Ces femmes y sont traitées comme toutes les autres femmes dans la vie ordinaire.

Je suggère donc de donner aux filles des cours d’improvisation théâtrale pour leur apprendre à résister au sexisme ordinaire dans la vie de tous les jours et à la télé.

 

 

 

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