Florian Cazeres m’a interrogée pour le média en ligne Widoobiz sur les conseils à donner pour sortir d’un conflit social. Je lui ai dit ce que je savais, dont je parle dans mon livre sur les conflits publiés chez Dunod. Cet article dit beaucoup de choses en peu de mots.
Le premier point que j’ai souhaité souligner, c’est la différence entre conflit d’intérêt et conflit de pouvoir.
– Dans le premier cas chacun défend son intérêt et c’est légitime. La sortie de crise par la négociation devra prendre en compte les besoins et les intérêts des parties, mais aussi l’intérêt commun. On est tous sur le même bateau !
– Dans le second cas, on règle ses comptes. C’est un bras de fer où le but est de l’emporter sur l’autre, quitte à tout perdre. Dans beaucoup de conflits sociaux il est aisé de percevoir le rapport de force : le conflit légitime au départ est devenu l’occasion de règlements de comptes ou de luttes de clans qui sont autant d’obstacles à la sortie de conflit.
Faire passer un conflit de pouvoir à un conflit d’intérêt est donc essentiel. Pour cela le traiter comme un conflit d’intérêts et « ignorer le jeu » comme on le dit en analyse transactionnelle, mais tout en le gardant à l’esprit. S’appuyer sur la bonne volonté de chacun.
La méthode est importante :
– Ecouter les uns et les autres et se demander quelle est la plainte
– Faire parler les gens sur leurs attentes qu’elles soient réalistes ou non,
– Manifester son intérêt,
– Donner des signes de reconnaissance.
On cherchera l’intérêt commun sur le plus long terme et on se demandera quel pourrait être un premier pas dans cette direction.
L’attitude doit être ouverte mais cadrante. Le but est d’obtenir de l’information sur ce qui est en question (le ou les problèmes) et sur le cadre de référence de chacun (voir A. Le Guernic : Sortir des conflits, Dunod, 2014, P 139) . La réponse aux besoins varie beaucoup d’une personne à l’autre, d’un groupe à l’autre. Ces variations sont autant de portes pour la négociation.