Qui va éteindre la lumière? Les groupes peuvent-ils fonctionner sans leader responsable ?

 Lors d’une conférence donnée le 12 mars 2011 à la médiathèque de Tulle sur « les conflits au travail et à la maison », une personne m’a posé la question de la gestion des conflits dans des groupes qui ont décidé de fonctionner sans leader.

Je soutenais en effet que la responsabilité de régler les conflits dans le groupe appartenait au leader du groupe[1] et que toute intervention d’un membre pour le faire risquait d’entrainer une compétition avec le leader et de  devenir une source de jeux psychologiques, d’où la nécessité pour les membres soit de s’abstenir, soit d’élaborer une stratégie prenant en compte la situation particulière, comme par exemple de faire alliance avec des collègues pour poser collectivement le problème afin qu’on ne puisse plus faire comme s’il n’existait pas.

Que se passe-t-il alors dans les groupes à fonctionnement coopératif qui ont décidé que tout le monde était responsable de tout? D’où ma question : Qui éteint la lumière quand l’activité est terminée ? En général quelqu’un en est chargé et s’il oublie, c’est le leader qui le fait, c’est à dire la personne qui est responsable que le groupe atteigne son objectif et que le contrat initial soit réalisé. Comme le capitaine d’un navire, il est le dernier à partir.

Nous avons des exemples de fonctionnement coopératif dans les groupes d’AT, tels que les groupes de pairs qui se veulent des groupes « sans chef », où le fonctionnement est contractuel avec répartition des tâches et animation tournante. Nous y fonctionnons avec des rôles contractuels où chacun agit comme convenu et où l’on débat dès qu’une difficulté apparaît. Mais nous sommes aidés par notre culture du contrat et nos habitudes de communication qui réduisent certains risques. En plus, les groupes sont réduits. Ils fonctionnent de manière ponctuelle et non pas dans l’activité régulière comme dans la vie professionnelle. Ils peuvent donc éviter un bon nombre de problèmes. La notion de rôle contractuel que j’ai empruntée à Fanita English et la pratique de ces rôles peuvent rendre grand service à tous. Elles ont leur place dans la formation de chacun à la vie en démocratie.

Il n’empêche que la question de la responsabilité de gérer les conflits dans le groupe peut se poser là aussi. En cas de conflits d’intérêt ou d’oppositions liées à une compétition, qui doit se charger de régler le conflit puisqu’il n’y a pas de leader responsable ? Ce devrait être le plus compétent, intervenant avec l’accord des autres. Le risque est que personne ne le fasse. Je continue donc de croire que la gestion des conflits dans un groupe fait partie des tâches du leader et que s’il n’est pas compétent pour le faire, le groupe est dans l’embarras. La solution est alors de faire appel à un médiateur venu de l’extérieur, ce qui est souvent vécu comme un échec et ne donne pas forcément de résultat.

J’ai eu dans ma vie d’inspectrice chargée de circonscription primaire des occasions d’avoir à traiter de conflits entre les personnes dans des secteurs dont j’avais la responsabilité. L’analyse transactionnelle m’a été utile pour faire un diagnostic et pour intervenir dans un sens résolutoire. L’approche systémique inspirée de l’école de Palo-Alto m’a permis de regarder le fonctionnement du système et m’a apporté aussi une manière d’intervenir spécifique. Il s’agissait de cas importants de blocage du système au niveau d’un groupe.

En voici un exemple : Il s’agissait d’un internat du premier degré accueillant des enfants de 6 à 11 ans. L’encadrement des enfants était assuré par des éducateurs spécialisés ayant reçu une formation spécifique et qui habitaient sur place avec leur famille. Comme ils n’étaient pas assez nombreux pour assurer le service, le personnel était complété par des normaliens débutants, sans formation spécialisée, qui se destinaient au départ à l’enseignement et n’avaient pas obtenu de poste en classe primaire.

Le contrat professionnel de départ pour chaque catégorie était différent :

  • Les éducateurs spécialisés étaient reconnus par l’institution et fonctionnaient dans le cadre d’un contrat clair ; ils étaient mieux payés que les instituteurs ;
  • Les normaliens étaient utilisés pour des tâches non prévues pour lesquelles ils n’avaient pas été formés ; ils étaient payés comme les autres instituteurs ;

Le problème institutionnel se reproduisait chaque année et ce n’est pas moi qui pouvais le régler. En revanche, cette année-là, un grave conflit s’est déclaré entre ces deux catégories de personnels au sein de l’établissement et le directeur m’a demandé d’intervenir. J’avais la légitimité pour le faire.

Voici comment j’ai procédé : Je les ai tous réunis dans une grande salle. J’avais préparé deux paperboards, un pour chaque catégorie. J’ai demandé aux normaliens de me dicter ce qu’ils attendaient de leurs collègues, éducateurs spécialisés ; puis j’ai demandé aux éducateurs spécialisés de me dicter ce qu’ils attendaient de leurs collègues normaliens. Je les ai laissés lire tout ce qui avait été formulé et leur ai demandé ensuite leurs réactions à cette lecture. Ce fut tout.

Le dispositif mis en place les obligeait à écouter le point de vue des autres et à le comprendre mieux. L’aspect commun de leur mission : le soin à de jeunes enfants, a permis le dépassement du conflit.

L’AT m’avait donné le contrat, la pratique de la régulation de groupes ; l’analyse systémique, l’attention portée au fonctionnement du système et la pratique de la connotation positive (chacun fait ce qui lui semble le mieux et qu’il sait faire). J’avais donc un fil pour me diriger.

C’est pourquoi il serait bon, à mon avis, de former les responsables de l’éducation à ce type d’analyse et d’interventions pour qu’ils puissent assumer totalement leur fonction de leader : s’ils ne le font pas parce qu’ils ne sont pas compétents, les situations pourrissent et les jeux psychologiques se multiplient. Il serait utile aussi de développer la pratique des rôles contractuels pour entrainer les personnes à la prise de responsabilité sur une base contractuelle qui donne une légitimité, de façon à ce qu’il y ait toujours quelqu’un pour penser à éteindre la lumière en sortant !

[1] La structure d’un groupe de travail selon Berne comprend la zone des membres et la zone de leadership. La personne qui m’a interrogée nous a dit appartenir à un groupe de travail sans leader, ce qui pose autrement le problème de la responsabilité.

 

AT et linguistique dans le modèle des transactions.

Je me sers constamment des transactions dans ma pratique de l’Analyse transactionnelle, en partie à cause de ma formation de professeur de français et de mon intérêt pour la linguistique. Je crois au langage et au travail sur le langage dans la recherche d’une communication plus ouverte, plus consciente et d’une relation un peu plus « égale ». Je déplore aussi parfois que ce modèle des transactions soit sous-utilisé, tout en sachant que le champ social au sens large s’y prête mieux que le champ clinique. Si  Berne  n’a jamais fait savoir qu’il abandonnait la conception cybernétique des transactions pour en adopter une autre, c’est peut être  parce qu’il en avait besoin dans le cadre de son projet de psychiatrie sociale. Tel qu’il fonctionne, le modèle original des transactions rend compte des particularités de la communication dont la prise en compte importe quand on travaille dans cette perspective de psychiatrie sociale.

Pour analyser le concept de communication, il existe trois orientations théoriques essentielles [1]:

1- Le modèle cybernétique et la théorie de l’information :

L’information englobe langues, codes et signes, les notions d’émetteur, de récepteur, de code et de canal, de message et de contexte. C’est une théorie qui présente une conception de la communication où sont formalisés les processus de transmission et où l’accent est mis sur les qualités logiques du message plus que sur la signification.

Les transactions fonctionnent selon le schéma de la communication de Roman Jacobson[2]. Il comprend les six éléments : émetteur, récepteur, message, canal, code et contexte. Je l’ai complété en prenant en compte la réponse au stimulus et l’inversion de l’émetteur et du récepteur lors de la réponse : le récepteur du premier message devient émetteur du second, les deux étant liés.

En effet, j’aime me référer à l’article d’Emile Benveniste : Structure des relations de personne dans le verbe[3]. Il développe l’opposition Je/Tu et leurs liens. Quand l’émetteur du message dit « Je », il se désigne en disant « Je » et il dit quelque chose sur le compte de « Je », comme dans l’exemple : « Je suis surpris par ce que tu affirmes là ». En disant « Je », je ne peux pas ne pas parler de moi.

En même temps quand l’émetteur dit « Tu » à son interlocuteur, récepteur du message, il le désigne par ce « Tu » et il énonce quelque chose à son propos. « Tu » ne peut pas être pensé hors d’une situation posée à partir de « Je ».

« Je » et « tu » sont uniques (le « je » qui énonce, le « tu » auquel il s’adresse) et inversifs. Quand le récepteur du message répond et se transforme en émetteur, celui qui, dans le stimulus, était  désigné par « Tu » dit  « Je » à son propos dans la réponse et dit « Tu » en s’adressant à l’émetteur du premier stimulus. La maîtrise de « je/tu » est une étape essentielle dans l’acquisition du langage par un enfant.

Le modèle est déjà systémique. Si l’on ajoute au message verbal, le message non verbal, l’effet de système est accru. Pour devenir transactionnaliste, il ne reste plus à ce schéma qu’à doter l’émetteur et le récepteur de trois états du moi chacun.

2 – Le modèle systémique et la logique de la communication avec mise en évidence des processus interactifs de tout comportement.

Il fait référence à Bateson et à l’école de Palo-Alto. J’ai montré dans la première partie de mon livre[4] en quoi l’AT et la systémique se rencontraient et différaient. Les cinq propriétés de la communication systémique sont compatibles avec l’A.T., mais le type d’intervention est différent, les systémiciens ayant adopté le modèle d’intervention de Milton Erickson[5].

3 – Les modèles du langage dans la communication et la recherche de l’influence par le choix du code, en fonction d’objectifs qui sont propres au locuteur.

Si le locuteur veut exprimer ses émotions, il reste centré sur lui-même et utilise les éléments expressifs du code ; s’il veut obtenir quelque chose de son interlocuteur, il utilise les éléments du code de type « conatif » (comme l’impératif) qui permettent de faire pression sur l’autre. C’est ici que peut apparaître l’idée qu’on peut « viser » un état du moi. Plus généralement, le travail sur l’expression est essentiel dans la recherche de l’efficacité. L’art oratoire n’est-il pas l’art de plaire et de toucher ?

On dit parfois que Berne n’accordait pas beaucoup d’importance aux mots. Il affirme le contraire dans Principes de traitement psychothérapeutique de groupe[6] : « Il faudra des années d’études (au thérapeute) pour maîtriser les subtilités de la communication verbale ».

C’est ce travail sur le langage (choix des mots et des tournures) que je fais systématiquement, utilisant pleinement toutes les possibilités offertes par les transactions. J’insiste aussi pour rappeler que le récepteur garde tout son pouvoir et peut toujours croiser la transaction, réorientant le dialogue en toute liberté[7], que la modification de l’état interne de l’émetteur et du récepteur est primordiale. Mais je pense aussi que, si la qualité de la relation est essentielle dans la vie sociale et professionnelle, sans un minimum de savoir dire, elle trouve vite sa limite.

Ma position théorique implique que j’ai fait le choix d’un modèle des états du moi où le Parent et l’Enfant contiennent à la fois des éléments scénariques et des possibilités de développement, à l’inverse de la conception de l’Adulte intégré. Je suis d’accord avec Ian Stewart[8] quand il affirme la nécessité de choisir clairement quel est son modèle de « personne totalement guérie » et de l’annoncer.                                             Paris, mars 2008.

[1] Gustave-Nicolas Fisher : Les concepts fondamentaux de la psychologie sociale, Dunod, pp 127-137

[2] Professeur de linguistique au MIT. Son article sur les six fonctions du langage est paru en 1960.

[3] Emile Benveniste : Problèmes de linguistique générale Tome 1 page 225, Gallimard 1966 (article de 1946 paru dans le bulletin de la société de Linguistique)

[4] Agnès Le Guernic : Etats du moi, transactions et communication, InterEditions 2004 ;

[5] P. Watzlawick, J Helmick Beavin, Don D. Jackson : Une logique de la communication. Le Seuil.

[6] E. Berne : Principes de traitement psychothérapeutique de groupe , Editions d’AT, page 88

[7] Agnès Le Guernic : Les transactions dans la relation d’influence, AAT N° 107, juillet 2003

[8] Ian Stewart : Egostates and the theory of theory : the strange case of the Little Professor. TAJ Vol 31, N°2 Avril 2001.

Dire bonjour

Le problème de la solitude pèse lourd dans notre société de plus en plus individualiste. C’est sans doute le prix à payer pour avoir échappé au contrôle social étouffant des sociétés traditionnelles. Il n’empêche que nous ne sommes pas seuls, à aucun moment. Depuis notre naissance nous vivons dans des groupes plus ou moins nombreux où nous ne sommes jamais vraiment seuls. Et nous ne pouvons pas survivre sans les autres membres du groupe. A l’inverse des autres mammifères, un bébé humain dépend entièrement des adultes qui l’entourent et prennent soin de lui pour assurer sa survie. Il a besoin d’être nourri, porté, touché, caliné pour pouvoir atteindre l’âge où il devra à son tour prendre en charge avec d’autres le renouvellement des générations.

Mais peut-être, sans être jamais totalement isolé, avons-nous quand même l’impression de l’être. Nous disons alors : je suis seul, je n’ai personne, ou je n’ai que toi, ce qui pose d’autres problèmes ! Mais pour quoi faire ? Pour m’aimer ? Pour m’aider ? Pour s’occuper de moi ? Ou pour converser, s’aimer, travailler et donner un sens à sa vie ?

De quoi parlons-nous dans ce cas? Du sentiment de solitude. Il peut venir des manques de notre vie : manque d’êtres chers, disparus ou vivant au loin, manque d’affection et d’amour ou seulement insuffisance de signes d’attention. Il peut venir aussi de l’impression d’être différent, incapable de s’intégrer dans un groupe faute d’avoir appris à le faire dans le monde où nous avons grandi. Ce sont ces manques qu’on peut combattre, ces vides qu’on peut apprendre à combler, ces apprentissages qu’on peut faire, comme l’analyse transactionnelle nous y invite et nous l’apprend.

 

 

Je dis non à la solitude

Comment entrer en relation avec les autres, comment éviter de s’isoler, de rester à part, d’être banni, persécuté comme trop différent, rejeté, condamné à une solitude qu’on n’a pas voulue ? Comment créer des liens et les entretenir ?

On apprend d’abord à dire bonjour. C’est une des premières choses que les parents apprennent à leurs enfants avec « merci »  souvent nommé « le petit mot magique » : dis bonjour à la dame, au monsieur, à ta grand mère. On ne lui dit pas trop ensuite comment faire. Il suivra le modèle familial ou celui qu’on apprend à l’école. Entrer en relation avec l’autre s’apprend. On peut s’y entraîner.

Je vais vous inviter à explorer avec moi dans les mois qui viennent les chemins qui nous mènent vers une convivialité tranquille. Nous aborderons les relations dans notre famille qui nous ont servi de modèles, puis le monde des amis depuis l’école, le travail et la vie amoureuse qui débouche ou non sur la construction d’une nouvelle famille. Mon livre est publié sur Amazon avec version numérique et brochée. Bonne lecture.

Contes de fées et plan de vie psychologique

article paru en anglais dans le Transactional Analysis Journal (juillet 2004)

Présentation :

Les contes de fées occupent une place à part dans la littérature, celle d’une variante populaire des mythes. A ce titre, ils ont intéressé les fondateurs de l’analyse transactionnelle (1) et continuent d’intéresser les psychologues et les éducateurs. On peut y voir une métaphore de la vie sociale.
Racontés aux petits enfants, ils contribuent à leur éducation et leur proposent des modèles positifs en vue d’une vie sociale réussie. En tant qu’analyste transactionnelle travaillant dans le champ de l’éducation et des apprentissages, je suis intéressée par “les aspects sains et fonctionnels du processus par lequel nous “faisons le sens” dans la construction psychologique de la réalité”, comme nous y invite William F. Cornell (T.A.J. 18 octobre 1988 pp 270-282: “Life script theory : A critical review from a developmental perspective”).
Je me propose donc de rappeler quelle est la place des contes de fées dans la littérature et la psychologie, comment les analystes transactionnels psychothérapeutes les ont utilisés et je présenterai une autre lecture propre aux aspects sains et fonctionnels du scénario de vie incluant l’apprentissage des rôles sociaux.
Pour étudier les relations de rôles, je ferai un détour par la notion de “définition de la relation “développée par le groupe de Palo-Alto.

– I – Aspects littéraires :

La place particulière des contes de fées dans la littérature :
Les contes de fées appartiennent à la tradition orale. Ils se transmettent dans les campagnes depuis la nuit des temps et, à l’inverse des mythes grecs et des récits d’animaux qui ont fourni la matière des fables d’Esope ou de La Fontaine, ils n’ont été fixés que tardivement par le passage à l’écrit. Charles Perrault en a sélectionné certains et les a mis en vers à destination de la cour du roi de France au 17ème siècle. Les plus connus sont “Barbe-Bleue”, “La Belle au bois dormant”, et “Cendrillon”. Au 19ème siècle, les frères Grimm ont transcrit des contes de différentes régions d’Allemagne avec leurs versions locales et ces traductions sont allées rejoindre le fonds commun de lecture des petits enfants européens. Parmi eux, “Blanche Neige”, “Hansel et Gretel” et” Le joueur de flûte de la ville d’Hamelin”.
Aujourd’hui encore on continue de transcrire les histoires que les différents peuples du monde racontent à leurs enfants.
La structure des contes:

Ma référence est l’ouvrage du folkloriste russe, Vladimir Propp, “Morphologie du conte”, publié en 1928 (2). La traduction de cet ouvrage en anglais en 1958 et sa sortie aux Etats-Unis ont contribué à le faire connaître d’un plus large public. Propp distingue dans les personnages des contes sept rôles, chacun ayant sa sphère d’action. Ces rôles sont l’antagoniste ou l’agresseur, le donateur, l’auxiliaire, la princesse ou son père, le mandateur, le héros et le faux héros.

Les personnages ont leurs motivations . Celles du héros forment l’objet de la quête. Elles ne sont pas explicitées par Propp, mais le lecteur de contes n’aura pas de mal à les trouver : la survie physique (ne pas être tué), économique ( ne pas mourir de faim), ou psychologique ( échapper à l’inceste). Ce peut être aussi la formation d’un couple, fonder une famille, découvrir qui on est, retrouver ses parents ou ses frères, être aimé pour soi-même ou tout simplement la quête du pouvoir , symbolisé par la princesse ou son père, le roi.

Propp a dégagé 31 fonctions du conte. Ce sont des événements qui se reproduisent dans la plupart des contes. Le déroulement de l’histoire se fait par ruptures successives : des moments de déséquilibre et d’équilibre se succèdent; le héros en position de faiblesse au départ (position basse) passe ensuite successivement en position haute (dominante) ou basse (dominée) et termine en position haute. Nous trouvons ici le schéma de base de tous les récits centrés sur un héros qu’on appelle “récits d’initiation”.

– II – Aspects psychologiques :

Le rôle des contes auprès des enfants :
Ces histoires ont en effet le point commun d’être des récits d’initiation aux rôles sociaux. Ils font la promotion des qualités de courage, d’énergie, d’entraide et de persévérance, valorisées par la société. Ils inspirent aux auditeurs et aux lecteurs des émotions profondes et transmettent une sagesse.
Ils contiennent une série de messages venant du Parent de l’humanité que les conteurs se transmettent de génération en génération à l’intention des jeunes qui se demandent ce qui les attend dans la vie. A des époques où la mortalité des mères était importante et où il y avait beaucoup d’orphelins, ces messages pouvaient se comprendre à différents niveaux selon le public. C’était autant de leçons de vie pour les tout petits qu’ils séduisaient par leur aspect merveilleux : animaux qui parlent, auxiliaires magiques comme les bottes de sept lieues ou les tapis volants. Pour les jeunes et les moins jeunes qu’ils ramenaient au monde de leur enfance et qui les écoutaient dans leur état du moi Enfant, c’était une leçon d’espoir et de confiance dans l’être humain.
Ils contiennent mises en garde et encouragements et insistent d’une part sur les dangers du monde : personnages terrifiants ou imprévisibles, faux héros qui n’hésitent pas à tromper les autres et à trahir leur parole, personnages guidés par leur intérêt matériel ou leurs instincts destructeurs. Pour les adultes qui écoutent, le sens de ces dangers, c’est la mort, la mutilation physique ou psychique, la

perte de ses proches ou de ses biens. Ils décrivent ainsi des héros, au départ en position de faiblesse, qui s’en sortent et triomphent des épreuves.
Bruno Bettelheim (3) les aborde dans son ouvrage “Psychanalyse des contes de fées” du point de vue du développement de l’affectivité et du déroulement de la vie psychique. Les contes parlent à mots couverts aux enfants de ce qu’ils vivent au quotidien : drames de la séparation, de la compétition fraternelle, ambivalence à l’égard des parents.

Comment expliquer leur pouvoir? :
Ces histoires se racontaient lors des veillées d’hiver. Le talent des conteurs s’exerçait dans une atmosphère propice, de caractère hypnotique. C’est encore le cas lorsqu’un parent lit à son enfant une histoire avant qu’il ne s’endorme, ou qu’un enseignant de maternelle réunit les petits autour de lui pour leur lire un conte. Ces moments sont favorables à l’apprentissage des émotions : la peur du danger imaginé, la colère devant l’échec, la tristesse de la perte, la joie de la réussite finale. Le rôle du conteur y est primordial.

– III – L’approche des transactionnalistes :

Contes et scénario de vie :
Les premiers analystes transactionnels, Eric Berne, Stephen Karpman et Fanita English en particulier , ont mis en évidence l’influence des contes sur le scénario de vie de leurs clients (1 et 5). Cette influence s’explique en partie par les éléments non-verbaux de la transmission du récit oral, qu’il soit improvisé, raconté de mémoire ou lu. Par un coup d’oeil complice, une maman peut laisser entendre à son enfant : “ça, c’est tout toi!”, transformant un constat en attribution (4).

La thèse de Karpman :
Dans son article “Contes de fées et analyse dramatique du scénario”, (5) Karpman parle de l’influence des contes sur les jeunes esprits au niveau subconscient.
Il présente un diagramme des rôles joués par les personnages du conte qui sont tous en relation entre eux. L’hypothèse est que ces rôles sont ceux du scénario de vie de la personne dont c’est le conte préféré.
Dans la thérapie, on aborde les personnages du conte favori du client comme on aborde ses rêves : de même que chaque partie du rêve parle du rêveur, chaque personnage ou élément du conte tel que le client l’a retenu parle de lui. Il s’y projette successivement ou attribue aux personnages différents rôles dans son histoire, d’où l’intérêt du conte pour la résolution des impasses.
L’article de Steve Karpman contient entre autres quatre idées essentielles pour mon propos :
– tous les rôles sont interchangeables;

– le drame (mot qui signifie action) est constitué par les renversements émotionnels des rôles;
– ces rôles peuvent se résumer à trois : celui de Persécuteur, de Sauveur et de Victime ; Ces trois rôles sont négatifs.

– le passage de l’un à l’autre dans le temps et l’échange des places entre les joueurs, diagrammé par un double triangle fléché, correspondent au déroulement des jeux psychologiques sur un temps limité et au déroulement du scénario sur une vie entière. Dans cette perspective les renversements de rôle correspondent aux coups de théâtre.

Nous retrouvons la structure et les fonctions du conte avec les passages de la position de dominé à dominant et de dominant à dominé tout au long de l’action. La Victime est en position de dominé. La position dominante est occupée par le Persécuteur (l’agresseur) ou le Sauveur.

En revanche la thèse s’écarte de la tradition des contes telle que je l’ai exposée plus haut du fait du caractère négatif des rôles. Certes, celui de l’agresseur présente comme le Persécuteur des aspects négatifs et les contes sont pleins de personnages agressifs terrifiants comme les ogres et les sorcières, mais le lecteur de contes a du mal à se représenter la Victime comme responsable de son malheur, et le Sauveur comme nuisible.

On peut, en effet, avoir des réticences pour voir dans les marraines-fées des Sauveurs au sens de Karpman. C’est justement leur tâche sociale que de relayer la mère décédée ou absente et de permettre à sa filleule d’accéder au statut d’épouse en l’aidant à rencontrer un futur compagnon. Cendrillon , maintenue comme servante au foyer de son père n’a aucune chance de se marier. Sa marraine l’y aide, lui donnant le moyen de sa liberté telle qu’il se concevait à cette époque. Dans son intention, la marraine est toute bonne.

Pourtant la chose mérite d’être examinée de près du point de vue de l’autonomie de la filleule car l’aide qu’elle lui apporte est magique; elle lui ordonne de revenir du bal avant minuit sans lui dire pourquoi. Elle semble attendre une obéissance totale comme celle qu’on réclame des jeunes enfants au lieu d’inviter Cendrillon à développer son autonomie. C’est un bon exemple de ce qui peut se passer entre enseignants et enseignés.

Les comportements correspondant à ces rôles sont à vrai dire tous en lien avec la responsabilité et l’autonomie. Dans un comportement scénarique, la personne refuse la responsabilité et rejette celle-ci sur autrui ou sur la fatalité. Les rôles de scénario impliquent une position de vie spécifique par rapport à soi-même, aux autres ou au monde :

+ – pour le Persécuteur, + – chez le Sauveur et – + ou – – chez la Victime.
Les comportements d’autonomie manifestent une position de vie ++, faite de confiance éclairée en soi, en l’autre et dans le monde.

Il est donc intéressant d’examiner en quoi le comportement d’une personne peut être perçu comme caractéristique d’un Sauveur, d’un Persécuteur ou d’une Victime et différent de celui qu’aurait une personne autonome en position dominante ou dominée.

Un autre intérêt du modèle proposé par Steve Karpman est dans son aspect interactif : il ne peut y avoir de Victime sans Sauveur ou Persécuteur , de Sauveur ou de Persécuteur sans Victime. A la position – + correspond la position complémentaire + -. La responsabilité de chacun est engagée dans l’interaction particulière du jeu psychologique et des déplacements d’un rôle à l’autre.

Ce modèle a surtout été appliqué aux Jeux Psychologiques, remplaçant la formule “J” pour l’analyse de ceux-ci. Son succès considérable a été accompagné d’un glissement ; en effet l’habitude de mettre un Parent Normatif négatif derrière le Persécuteur , un Parent Nourricier négatif derrière le Sauveur , un Enfant Adapté négatif derrière la Victime a restreint les possibilités d’utilisation du modèle en escamotant la réflexion sur les rôles. En aucun cas, le rôle ne peut être confondu avec l’Etat du moi (6). C’est vrai du rôle psychologique comme du rôle social.

– IV – Applications à la pratique :

Comment utiliser la thèse de Karpman dans le champ social :
La littérature transactionnaliste est riche de descriptions de scénarios de vie de personnes fortement perturbées, qui ont tiré de leurs contes de fées favoris les conclusions défavorables ou qui ne savent pas en utiliser les éléments favorables, mais quand on travaille sur ces sujets dans le domaine de l’éducation ou de la formation, on rencontre surtout des personnes au scénario de vie “banal”(7).

Les contes peuvent être étudiés dans le champ social du point de vue du glissement de l’aide au sauvetage, des directives à la persécution et de la faiblesse à la position de Victime. C’est le sens du travail que je fais dans le champ de l’éducation où je centre la réflexion sur la distinction entre rôle et personne et sur la différence entre contrat lié au rôle social et illusion de toute puissance ou d’impuissance. Ces illusions sont présentes dans des remarques telles que : “Si mon élève n’apprend pas, c’est sûrement que j’ai manqué quelque chose. Un bon prof doit arriver à motiver ses élèves!” ou “Avec des classes surchargées, on passe son temps à faire de la discipline! Que faire avec des gosses qui ne savent même pas lire?”C’est comme si l’on passait de la fée avec sa recette magique à la grenouille sans ressource.

Par ailleurs, sans nier le côté tragique de certains contes, je préfère les regarder comme des trames de scénarios orientés vers l’apprentissage et la croissance, choisissant la perspective de Fanita English quand elle compare le scénario à un tapis qui a sa trame sur laquelle on peut ensuite confectionner son histoire particulière (8). Les messages du conte peuvent être explorés du point du vue de la problématique de la personne et des permissions dont elle a besoin pour avancer.

Le conte et l’apprentissage de la vie :
La leçon du conte est que l’être humain passe aux différents moments de sa vie – et à l’intérieur d’une même journée – par des positions successives où il domine et par d’autres où il est dominé. A l’opposition dominant/dominé qu’il me parait préférable de réserver aux jeux de pouvoir décrits par Claude Steiner (9), je préfère la notion de position haute ou basse qui est dépourvue de connotation négative. Elle vient de Jay Haley (10) collaborateur de Milton Erickson et membre de l’équipe de Grégory Bateson à Palo Alto. Elle a été reprise dans l’ouvrage “Une logique de la communication “(11). Les auteurs distinguent deux niveaux dans un message : celui du contenu du message et celui de la définition de la relation (le processus, pour les analystes transactionnels). Ainsi quand la marraine de Cendrillon lui dit d’aller au bal et de rentrer avant minuit, le contenu du message concerne le bal et l’heure du retour. Au niveau de la définition de la relation, elle prend l’initiative, se place dans la position haute, ici celle du mandateur qui ordonne et invite sa filleule à prendre la position basse qui est la position complémentaire.
Quand une grenouille demande de l’aide au héros, elle se met en position basse et invite le héros à prendre la position complémentaire qui est une position haute afin de tester sa capacité à aider les autres. C’est elle qui définit la relation entre eux deux et choisit sa position. L’autre a la possibilité d’accepter ou de prendre l’initiative d’une autre définition de la relation, par exemple se moquer de la grenouille. Les différents personnages du conte conduisent ainsi le héros à expérimenter position haute et position basse jusqu’à la réussite finale. Les faux héros qui refusent le risque échoueront dans leurs entreprises .
Le conte propose ainsi un modèle d’apprentissage des rôles sociaux positifs. En position haute, deux choix : celui qui guide, ordonne, mandate, met à l’épreuve et celui qui aide, donne, secourt , nourrit , se soucie de l’autre. Ces deux rôles mobilisent les deux aspects fonctionnels de l’état du moi Parent d’une personne, sans pourtant se confondre avec eux. En position basse, on trouve celui qui bénéficie de l’aide ou de la guidance. Il va mobiliser plutôt les états du moi Enfant adapté ou Enfant Libre.

L’apprentissage des rôles sociaux :
Ces rôles, le jeune enfant les apprend à la maison et à l’école. Ces deux lieux d’apprentissage lui permettent d’expérimenter position basse et position haute,

en étant guidé et nourri, mais aussi invité à rendre service et à transmettre ce qu’il sait aux plus jeunes. C’est ce qui fait le drame des enfants handicapés de rester la majeure partie du temps en position basse. Je fais l’hypothèse que la confiance en soi naît de la possibilité d’être placé en position haute et d’être en contact avec la fierté de guider ou d’aider autrui. La pédagogie de Freinet (12) repose sur ce principe.

La position haute n’est donc pas réservée aux rôles de Persécuteur ou de Sauveur et la position basse aux rôles de Victime. Dans la vie comme dans les contes, il y a constamment renversement des rôles , mais ces rôles sont positifs quand ils correspondent à une alternance normale de position dans le relation et sont négatifs quand ils impliquent une méconnaissance ou la fixation d’un type stéréotypé de relation.

Je crois donc utile de distinguer le triangle dramatique où les personnes passent d’un rôle de scénario à l’autre, d’un autre triangle que j’ai imaginé sur le même modèle, celui des “apprentissages sociaux” où les personnes passent successivement d’une position haute à une position basse tout en restant dans l’OKness.

En position haute, deux possiblités de rôles : celle de Mandateur comme dans les contes ou de Guide (les anciens le nommaient “mentor”) et celle de Donateur ou d’Aidant. En position basse, le Bénéficiaire de la guidance ou de l’aide.
Ce triangle pourrait se diagrammer de la manière suivante :

Position haute LE GUIDE ou le MANDATEUR

Position haute : L’AIDANT ou LE DONATEUR

position basse

LE BÉNÉFICIAIRE position basse

Illustration :
Dans la vie quotidienne, une personne adulte est en position haute face à ses enfants jeunes et elle passe dans la position basse quand à un âge avancé elle

devient physiquement dépendante d’eux. Mais elle peut dans certains domaines comme le domaine financier ou intellectuel garder la position haute. Si elle utilise cette position pour soutenir sa famille en l’aidant, elle fonctionne dans le triangle des rôles sociaux. Mais si elle l’utilise pour contrôler sa famille, elle se situe alors dans le rôle de Persécuteur du triangle dramatique. Le comportement choisi n’est pas lié à la position dans la relation mais à la position de vie activée dans la relation.

Dans la vie professionnelle, comme dans la vie de famille, les relations inégales sont fréquentes : mère/enfant, père/enfant, employeur/employé, médecin/patient, enseignant/élèves. Quand les personnes fonctionnent dans la conscience du rôle et la confiance dans leurs capacités et celles de l’autre, il y a synergie. Chacun sait par ailleurs que la position n’est pas fixe, que nous tournons, qu’il s’agit de rôles sociaux : un chef de service, une responsable d’entreprise qui sont en position haute face à leurs employés passent en position basse sur le fauteuil du dentiste ou devant le directeur d’école de leurs enfants (13).

Certains rôles sont complémentaires et égaux comme Prince/Princesse, Père et Mère par rapport à leurs enfants, collaborateurs, partenaires de double au tennis. Dans une société démocratique, ils sont de plus en plus nombreux.
Je soutiens que ces rôles s’apprennent dès la petite enfance grâce à l’expérimentation des différentes positions dans la relation, que ce soit à la maison ou à l’école, d’une manière qui peut être positive.

Conclusion :

Le contenu des contes rend donc compte de la vie biologique et de la vie sociale avec ses hauts et ses bas. Chacun a pris dans l’imaginaire collectif ce qui lui semble en rapport avec ce qu’il a vécu à l’âge de la prise de décision scénarique. Mais cet imaginaire contient aussi son contraire. A chacun de puiser dans ce trésor de quoi aménager le scénario construit avec les représentations que se faisait de sa vie future le jeune enfant encore dépendant des grandes personnes.

Comme les conteurs d’autrefois, les enseignants, les journalistes, les intellectuels et tous ceux qui font un métier de communication, transmettent aux générations suivantes non seulement ce qu’ils savent mais aussi ce qu’ils sont. Ils ont donc intérêt à examiner leur scénario. Ils ont entre autres responsabilités, celle de ne pas désespérer les jeunes et de leur montrer un monde ouvert où chacun peut construire sa vie, à condition de tenir compte de l’expérience et de développer les qualités sociales d’entraide, de persévérance et d’énergie. A ce prix ils seront dignes de ces beaux métiers de transmetteurs de connaissance et de sagesse.

Références :

1-Eric Berne a consacré un chapitre de “Que dites-vous après avoir dit “Bonjour!” à l’analyse et au classement des scénarios influencés par les contes et les mythes : “Petit chaperon rouge”, “Little Miss Muffet”, “Sisyphe” et il consacre le chapitre 13 de “Que dites-vous après avoir dit “Bonjour”? (Tchou 1972 ) au personnage de Cendrillon.

Fanita English décrit l’influence du conte de Rapunzel, du mythe de Scylla et du poème de Tennyson “La Dame de Shalott” inspiré du cycle arthurien sur la construction du scénario de vie d’une de ses clientes, Stella .“Analyse Transactionnelle et émotions” EPI 1992 pp 35 et suivantes.

Dans un article du 18 octobre 1988 dans le TAJ, William F. Cornell propose de réserver le terme “scénario de vie “ aux aspects pathologiques et “Plan de vie psychologique” aux aspects sains et fonctionnels. Les contes sont concernés par les deux aspects.
2-Vladimir Propp : Morphologie du conte 1928 et 1958 pour la traduction anglaise. Le Seuil 3-Bruno Bettelheim : Psychanalyse des contes de fées . Laffont 1976.

4 -Le concept d’”attribution” a été mis au point par Ronald Laing (La politique de la famille – STOCK 1979)- Claude Steiner y consacre les pages 90 à 93 de son ouvrage “Des scénarios et des hommes” EPI 1984)
5 – Steve Karpman : Contes de fées et analyse dramatique du scénario 1968 AAT n° 9 6-Fanita English : Distinguer rôle et état du moi dans “Aventures en Analyse Transactionnelle” EPI 1984

7-Claude Steiner : “Des scénarios et des hommes” EPI 1984. Les chapitres 13 et 14 développent des scénarios “banals” de femmes et d’hommes. Le terme est à opposer à “tragique”.
8-Entendu lors de l’atelier “”Changements et transitions” conduit les 20 et 21 mai 1989 par Fanita English à Paris.

9-Claude Steiner : “L’autre face du pouvoir” D de B 1995
10-Jay Haley : Stratégies of psychotherapy . Grune &Stratton 1963
11-Paul Watzlawick, J. Helmick Beavin, Don D. Jackson : Une logique de la communication 1967. Édition française Le Seuil 1972.
12-Célestin Freinet, pédagogue français (1896-1966) partisan des méthodes actives d’éducation. Lire son ouvrage “Les techniques de l’école moderne” – Armand Colin- Bourrelier 1964.
13-Sur les rôles professionnels pour lesquels Alain Crespelle utilise le terme d “institués” et les transactions auxquelles ils invitent, on tirera profit de la lecture de ses articles : Analyse Transactionnelle et Analyse Institutionnelle. Bulletin d’Analyse Transactionnelle n° 3 Décembre 1977 Paris IFAT et “Le moi, le rôle et la personne : différences et interférences” AAT n° 52 . Sur la distinction entre rôles sociaux, professionnels et contractuels faite par Fanita English, on se reportera à son ouvrage : “Qui suis-je face à toi?” H&G 1987 Chapitre 4