Cette fois, je vous propose de relire un des ouvrages fondamentaux de l’analyse transactionnelle : Des scénarios et des hommes , de Claude Steiner et en particulier les chapitres 13 et 14 écrits par Hogie Wickoff intitulés : Scénarios des rôles sexuels masculins et féminins et Scénarios banals féminins. J’en reprendrai les passages qui m’ont le plus frappée.L’existence des rôles sexuels est un phénomène culturel très ancien dont on peut trouver des exemples dans les déesses de la mythologie grecque : Athéna est le prototype de La femme à l’ombre de l’homme, Héra est la Mamma et Aphrodite est La femme frivole.Un certain nombre de scénarios de femmes montrent comment les femmes ont été entraînées à vivre avec l’idée qu’elles étaient incomplètes, inadéquates et dépendantes et comment elles ont pu accepter cette mystification.Dans le chapitre 14, Hogie Wickoff énumère et décrit un certain nombre de scénarios féminins facilement discernables. – La Mamma ou la femme à l’ombre de la famille. – La femme frivole- La femme à l‘ombre de l’homme- Pauvre de moi- La belle incomprise- Infirmière- La grosse dame- Enseignante- Sorcière batailleuse- La dame de fer- La reine de la ruche.La Mamma, par exemple, passe sa vie à nourrir les autres et à prendre soin de tout le monde à l’exception d’elle-même. Elle croit qu’elle est la personne la moins importante de la famille et que sa valeur ne se mesure que par la quantité de ce qu’elle peut donner aux autres ce qui explique qu’elle en redemande. Encore jeune femme, elle a décidé qu’elle préférait être une bonne épouse et une bonne mère plutôt que de poursuivre sa carrière et de relever le défi de l’indépendance. Ses jeux psychologiques sont : « Ereintée », « Femme frigide » et « Regarde comme j’ai essayé ».
Hogie Wickoff nous dit que ces deux premiers jeux relèvent d’un préjugé sexiste de Berne et qu’elle aurait aimé en discuter avec lui. Ce dialogue a été empêché par sa mort . C’est aussi mon opinion. En effet, le jeu psychologique dénommé « Ereintée » est l’un des jeux conjugaux présentés par Berne dans Des Jeux et des hommes. Il consiste pour la femme à accepter tous les rôles, toutes les tâches et à tomber malade. La ménagère a choisi un mari qui la critiquera si elle ne se montre pas aussi efficace que ne l’était – croit-il-, sa mère à lui. Elle est donc en compétition avec la mère de son mari qui faisait tout parfaitement. Berne méconnaît visiblement la charge que représente le soin de la famille. Quand il écrit que « si elle est capable de modérer son allure, de se contenter d’aimer son mari et ses enfants, elle ne sera pas simple servante : elle jouira de ses vingt-cinq ans et se sentira bien seule quand son dernier-né partira pour le collège », le préjugé sexiste est évident. C’est même bien arrogant de sa part si la traduction est fidèle. En arrière-plan, le problème du partage des tâches ménagères, toujours à refaire, aggravé quand la femme travaille aussi à l’extérieur. L’autre jeu c’est la femme frigide et les disputes autour de la place du sexe dans la vie conjugale avec l’excuse : « Je suis fatiguée ». Les hommes ont comme les femmes un certain nombre de scénarios stéréotypés qu’ils choisissent comme plan de vie. A un certain style de vie chez l’homme correspond un autre style de vie chez la femme. Le coup de foudre serait la rencontre de deux scénarios complémentaires.Voici quelques scénarios banals masculins :- Super-Papa- L’homme qui cache la femme- Playboy- Monsieur Muscle- Intellectuel- Le bourreau des femmes.
Le sexisme est le premier des trois ennemis de l’Amour, les deux autres étant le Jeu de Sauvetage et les Jeux de pouvoir. C’est un préjugé basé sur le sexe de la personne qui présuppose (mais pas toujours) une suprématie du mâle. Hommes et femmes reçoivent des injonctions et des attributions qui les contraignent à endosser des rôles sexuels nuisibles et opprimants pour les deux sexes bien qu’ils soient plus opprimants pour les femmes que pour les hommes. Les scénarios générés par ces rôle sexuels empêchent les hommes et les femmes d’affirmer leur pleine puissance, de trouver l’intimité et de travailler ensemble.Claude Steiner affirme clairement être un féministe engagé. Les hommes , dit-il, ont besoin des femmes pour le compagnonnage, l’amitié, les caresses, l’amour et comme partenaires de travail ; et ces besoins ne peuvent pas être satisfaits de façon durable par des femmes dominées, passives, esclaves ou en colère. Vous qui avez choisi de lire ce texte, seriez -vous intéressés par des échanges avec moi sur le thème du féminisme et de l’analyse transactionnelle ? Si c’est le cas contactez-moi sur facebook, messenger ou LinkedIn.