Analyser et résoudre les jeux de pouvoir

 

Ils disent comment on obtient quelque chose contre le gré d’autrui.

Selon Claude Steiner :

  • Les jeux de pouvoir peuvent être actifs : on obtient satisfaction en attaquant. L’énergie est dans le Parent. On reproduit des modèles.
  • Les jeux de pouvoir peuvent aussi être passifs :  on obtient satisfaction en utilisant les stratégies de la passivité. L’énergie est dans l’Enfant. On reproduit les stratégies de l’enfance, qui peuvent aussi être des modèles (Enfant dans le Parent). Ils sont peu développés par Claude Steiner.

Les jeux de pouvoir physiques utilisent les moyens physiques

Les jeux de pouvoir psychologiques utilisent les ressources mentales et verbales.

Dans les deux cas, ils peuvent être

  • manifestes (ou grossiers) : on cherche à contrôler l’autre sans masquer la manoeuvre autoritaire.
  • ou subtils : l’efficacité de la manoeuvre dépend de sa dissimulation. Le but est caché.

Les jeux de pouvoir actifs : l’énergie est dans le Parent

1 – L’exercice manifeste du pouvoir physique :

 Il comprend le meurtre, le viol, la torture, la privation de nourriture, la médication forcée, les coups, les bousculades, l’envoi de projectiles, les portes claquées. Le but est de supprimer toute résistance chez l’autre ou de l’intimider dans le meilleur des cas.

Cet exercice est quotidien même dans les périodes de paix et dans les démocraties. C’est la violence ordinaire qui s’exerce contre les faibles : les enfants, les vieillards, les pauvres, les femmes, les personnes différentes. Il suffit de lire les journaux pour en trouver des exemples. L’objectif est de susciter chez l’autre  la peur et la soumission.

2 – L’exercice subtil du pouvoir physique :

Alors que dans les jeux de pouvoir physiques grossiers, le but est manifeste, dans les jeux de pouvoir subtils, il est caché.

  • Une personne utilise son corps pour influencer l’autre : il peut utiliser sa taille pour dominer l’autre ou envahir son espace physique. Claude Steiner cite les comportements qui apparaissent aux femmes comme faisant partie du comportement masculin normal comme de guider une femme en la tenant par le coude dans les lieux publics, de lui tenir la main, de la précéder. Il dit que s’ils étaient inversés et s’appliquaient aux hommes, ils seraient perçus comme insupportables.  Claude Steiner est féministe et le revendique.
  • Le harcèlement sexuel est un jeu de pouvoir physique subtil. Au niveau social, les messages sont professionnels et au niveau du corps toutes les indications vont dans le sens de la séduction et de la pression sur l’autre.
  • Les placements stratégiques dos à la fenêtre (on voit et on est mal vu), au milieu d’une pièce font partie des ressources possibles pour garder le contrôle et intimider autrui. L’estrade au-delà de son côté fonctionnel symbolisait le statut des professeurs face aux élèves. On n’en voit plus guère. Mais que dire des signes discrets du pouvoir que sont les vêtements luxueux, l’épaisseur de la moquette dans le bureau du haut responsable, les chaussures sur mesure, la montre hors de prix? Ce sont des indicateurs de statut comme les sirènes et les gyrophares des voiture de la police ou les motards qui accompagnent en cortège l’homme politique . Ils créent les conditions de la soumission.

3 – Les jeux de pouvoir psychologiques manifestes :

 La manoeuvre est grossière.

Sont utilisées les techniques psychologiques de domination qui reposent sur l’obéissance des partenaires : menaces visant à susciter chez l’autre non plus la peur physique, mais le doute (peur d’avoir tort), la culpabilité (peur d’être en faute) ou des peurs plus archaïques : peur d’être abandonné ou rejeté.

Ils comprennent aussi la séduction par des cajoleries, les promesses, mensonges, tentatives de persuasion : “c’est la meilleure chose à faire, après vous serez tranquille, tout sera fini”.

 Le but est de venir à bout de la résistance de l’autre sans avoir à utiliser la force physique.

Les moyens sont les regards menaçants, les propos mensongers, les interruptions de la parole, le fait d’ignorer quelqu’un comme s’il n’était pas là. On reconnait les méthodes de la drague, mais aussi du harcèlement. En cas de refus, c’est le dénigrement rageur. Combien de femmes qui avaient dit “non”, se sont entendu traiter de “frigides” ou “mal baisées”.

4 – Les jeux de pouvoir psychologiques  subtils :

Le but est caché et la majeure partie des indices échappe à l’attention tout en créant des tensions : mensonges par omission, humour sarcastique, métaphores dévalorisantes, commérages, utilisation de statistiques inventées pour l’occasion, fausse logique. Au niveau du langage, on trouve tout ce qui fait obstacle à la pensée comme l’abus de négations qui crée l’incertitude et débranche l’état du moi Adulte. Ainsi l’expression  “vous n’êtes pas sans savoir” qui se transforme parfois de manière absurde en “vous n’êtes pas sans ignorer” illustre la manière dont on embrouille très vite les gens.

Les messages paradoxaux, le jargon, la langue de bois, la propagande et la désinformation en font partie.

Les jeux de pouvoir passifs : l’énergie est dans l’Enfant;

Les jeux de pouvoir que nous avons évoqués précédemment sont utilisés de manière agressive, en attaquant, depuis une position haute (voir la théorie de l’école de Palo Alto). Mais il existe aussi des jeux de pouvoir passifs où les personnes essaient d’obtenir ce qu’elles veulent par les stratégies de la passivité, depuis une position basse. Les comportements de passivité systématiques deviennent des moyens de faire plier l’autre.

ex :  ne pas répondre au téléphone

Il existe quatre sortes de comportements passifs : ne rien faire, se suradapter, c’est à dire en faire trop, s’agiter, agir avec violence contre l’autre ou contre soi.

Ces comportements se retrouvent dans la vie sociale en cas de déséquilibre des forces entre deux groupes en conflit. En premier, “on fait le mort” (ne rien faire).  C’est l’équivalent de la grève avec arrêt de travail ou de l’occupation passive des lieux publics comme le préconisait Gandhi. En faire trop (se suradapter), c’est faire la grève du zèle, comme les douaniers en ont souvent donné l’exemple aux frontières. Protester, argumenter à l’infini, c’est s’agiter, comme dans les manifestations de rue. La violence passive, c’est la violence contre soi-même : le suicide et l’immolation par le feu. L’attentat suicide tel qu’il s’est développé ces dernières décennies réunit les deux volets : violence contre soi et contre les autres. On peut considérer ces stratégies comme les moyens de pouvoir des faibles.

Dans la vie privée, certaines personnes prolongent les stratégies de l’enfance et utilisent les jeux de pouvoir passifs pour obtenir ce qu’elles veulent.

Etude de quelques cas de jeux de pouvoir

  • Premier cas : dans un couple

Dialogue  entre Laura et son compagnon, Pierre.  Il commence :

– Allons au cinéma ce soir!

– J’aimerais mieux aller danser!

– Et bien moi, je veux aller au cinéma! Peut-être que je vais devoir y aller tout seul?

Ne viens pas te plaindre après que nous ne passons pas assez de temps ensemble!

La manœuvre consiste à créer la culpabilité : si l’autre ne cède pas , il sera responsable d’avoir compromis le climat du couple. Le thème de l’échange est “C’est tout ou rien”. L’autre est invité à renoncer à sa préférence. La question d’une négociation n’est pas envisagée. La relation est fondée sur le rapport de force, le bras de fer. Le plus faible cédera le premier.

Quels sont les choix possibles pour Laura ?

Laura obéit et renonce. Elle accepte la position de dominée. Pierre a réussi. C’est le choix de la soumission.

Elle escalade, ce qui est une réponse compétitive et perpétue le jeu :

– Bien sûr que tu peux y aller tout seul. En revanche je suis sûre que Georges sera ravi de m’emmener danser. Qu’est-ce que tu en dis?

Pour résoudre le problème, deux pistes :

Elle  choisit la coopération et cherche une zone commune de prise en compte des besoins de chacun :

– J’ai envie de bouger et aussi d’être avec toi. Si je vais au cinéma avec toi maintenant, est-ce que tu es d’accord pour m’accompagner demain à la sauterie chez Nadine?

En cas de refus de coopération et de maintien du tout ou rien, elle cherche l’antithèse au jeu de pouvoir : celle-ci consiste à renoncer à un bien rendu rare. C’est une sorte d’auto-défense. A la réplique :

– Si tu veux me voir , il n’y a pas d’autre solution., elle peut répondre :

– J’ai très envie de te voir, mais je n’y trouve pas mon compte. Je préfère renoncer pour ce soir.

Ce type de réplique neutralise le jeu et crée une situation différente où tout peut redevenir possible si l’investissement affectif est suffisant, mais avec le risque d’une rupture qu’il faut assumer. Ceux qui enclenchent des jeux de pouvoir jouent sur la peur de manquer d’attention, d’amour, de présence. Ils utilisent la situation de monopole.  Être l’unique source de plaisir, de gratification permet de contrôler l’autre.

  • Deuxième cas : la stagiaire en formation

 Les professionnels chargés d’évaluer les personnes en formation sont parfois tentés de jouer de leur position. Ainsi des stagiaires en dernière année de formation se préparent pour l’examen dans le cadre d’un entretien – bilan portant sur le mémoire qui va être remis, mais qui peut encore être retouché. Deux formateurs accueillent une stagiaire. L’un d’eux l’accable de critiques sur elle-même (elle n’est pas sérieuse, elle est désinvolte), sur son travail (il est négligé) et la déstabilise complètement. L’autre ne dit rien. Elle s’effondre en larmes. Elle en sort pleine de colère et avec l’impression qu’elle va échouer à l’examen. La relation dissymétrique n’est pas remise en cause. Elle se laisse dominer.

Dans une telle situation comment envisager la coopération ? Comment reprendre l’initiative? Le point clé de ce genre de situation est le rôle professionnel et le contrat de séance. Comme les systémiciens s’appuient sur “la bonne intention”, dans le cas d’un jeu de pouvoir il ne sert à rien d’accuser l’autre d’être méchant et persécuteur. Il vaut mieux jouer le jeu de la situation : le formateur accomplit sa tâche en pointant les faiblesses du travail. La première chose est de reconnaître son rôle et d’ accepter les remarques, de demander des conseils, de  remercier pour les conseils, bref de collaborer.

Si la persécution ne cesse pas, il importe de vérifier qu’on est bien dans un entretien destiné à aider les stagiaires à réussir l’examen, ce qui est aussi l’intérêt de l’institution. Chacun joue son rôle dans le jeu professionnel. Rappeler tranquillement le rôle de chacun et le contrat qui lie les uns et les autres est une intervention puissante. Ici les formateurs étaient payés pour entraîner les stagiaires avant les examens, pas pour les démoraliser.

La démarche de coopération consiste donc  à faire alliance avec la partie de la personne qui est bonne. C’est en général celle qui cherche à jouer son rôle : chacun de nous cherche à être un bon parent, un bon formateur, un bon professionnel, une personne sensible à l’intérêt de l’organisation, de l’institution. Toucher cette fibre débouche sur la coopération.

  • Troisième cas : le théâtre ou la grammaire ?

 Une institutrice désireuse de faire du théâtre dans sa classe entre avec les parents d’élèves dans une logique de “Tout ou rien”. Elle leur annonce que pour qu’elle puisse prendre le temps d’animer les séances de théâtre, il est indispensable que les parents se chargent complètement de l’enseignement de la grammaire. Elle ne peut dit-elle assurer les deux. Il faut choisir. Une mère d’élève fait une objection et est aussitôt cataloguée d’ “hostile au projet théâtre”.

La réponse d’antithèse consisterait  à dire par exemple :

– Ce projet de théâtre dans la classe est un projet formidable. Mais le coût est trop élevé. Je préfère que mon enfant bénéficie en classe de tout l’enseignement prévu.

 Il vaut mieux en effet éviter d’entrer dans des discussions autour de la compétence des parents à enseigner la grammaire, de l’obligation de l’institutrice de suivre le programme, de sa manière de se débarrasser d’un enseignement qui ne lui plaît peut-être pas. Ce serait entrer dans une dynamique de compétition où chacun chercherait à avoir raison sur l’autre. C’est de l’énergie perdue. La position haute de l’institutrice dans ce domaine lui assure la victoire finale. Les parents en effet sur un sujet mineur préfèrent ne pas attaquer de front de peur de nuire à leur enfant.

  • Quatrième cas : le harcèlement moral en entreprise comme mode de gestion des licenciements :

Dans le milieu de l’entreprise et dans les institutions, le harcèlement moral s’analyse aussi comme un jeu de pouvoir. Il est courant qu’une personne en position de force utilise sa position pour obtenir le départ d’un collaborateur, pour le discréditer, le pousser à bout. La démarche est délibérée.

 Le patron de Julien a décidé de se séparer de lui. Or son ancienneté dans l’entreprise lui donne droit à des indemnités de licenciement importantes qu’on pense pouvoir économiser en le mettant au placard et en le poussant au départ. Julien résiste au prix d’un dommage psychologique important : humiliations, attaques de mauvaises foi, mensonges qui entament l’estime de soi. Il reste cependant  jusqu’à ce qu’il obtienne gain de cause et un licenciement avec indemnités et la prise en charge financière d’un bilan professionnel. Mais il subit le poids de ces moments terribles. Dans le cas de Julien, il a été pris dans un jeu de pouvoir de deuxième degré. S’il avait été plus fragile ou moins soutenu par son entourage, on  pouvait déboucher sur un jeu de troisième degré, avec dépression ou accident.

 Que conseiller dans ce cas? Se soumettre, c’est abandonner ses intérêts. Tenir bon, c’est se soumettre à un stress important. Il est donc utile de se faire aider psychologiquement (alliance avec des personnes compétentes) pour tenir bon et soutenir la partie du moi la plus sensible aux mauvais traitements et à la critique, l’état du moi Enfant. Garder l’Adulte aux commandes, analyser les manœuvres, observer comment fonctionne le système, prendre des notes, confronter son expérience avec celle d’autres personnes dans un cadre protecteur sont des moyens de garder la tête hors de l’eau et de s’en tirer au meilleur compte quand on est en position de victime dans un rapport de force désavantageux.

Vous doutez que ce soit possible? C’est pourtant ainsi que se sont battues les déportées du camp de Ravensbrük ainsi que le raconte Germaine Tillion (Fragments de vie, Points Essais). Comprendre le système concentrationnaire, observer, obtenir de l’information et se la transmettre ont constitué la démarche solidaire et intelligente qui a permis à ces femmes de tenir dans des conditions extrêmes.

Dans les jeux  de pouvoir de troisième degré, un des protagonistes s’attaque à L’Enfant de l’autre qu’il tente de terroriser et de déstabiliser. D’où l’importance de gérer au mieux sa peur et sa colère, de refuser la culpabilité et de mobiliser l’Adulte en utilisant sa capacité de penser et de réfléchir.

– Je comprends que nos intérêts sont opposés. Je défends les miens, mais il n’est pas question  que je prenne en plus la responsabilité de ce qui se passe.

– Je suis d’accord sur l’intérêt de votre projet, mais comme il me nuit, je défendrai mes intérêts.

Bibliographie :

Claude Steiner : L’autre face du pouvoir,  DDB

Claude Steiner : Un antidote à l’autoritarisme : les 7 sources du pouvoir AAT 46

 

 

 

 

Trois décrypteurs de la communication humaine

Pour comprendre ce qui est à l’origine d’une véritable révolution dans l’approche de la communication au cours de la seconde moitié du 20ème siècle, il faut se reporter à la période de l’après guerre aux Etats –Unis et citer trois grands noms de savants attachés à la compréhension de la communication humaine et soucieux d’efficacité thérapeutique dans le soin des maladies et désordres mentaux : Milton Erickson, , Grégory Bateson et Eric Berne.

Lire plus loin

Im Kindergarten : ein Blumenstrauss voller Erlaubnisse um zu wachsen, mit Hilfe des Lesens von traditionnellen Märchen

Was passiert im Kindergarten?

Das drei Jahre alte Kind, dass in den Kindergarten eintritt, kommt in eine Gruppe von 25 bis 30 Kindern seines Alters, welche von einem Lehrer, der in der Regel eine Frau ist,  animiert wird. Dieser Zeitraum wird auf das Erlernen des Gruppenlebens, den Sprachen-erwerb und -ausdruck zentriert, sowie die Vorbereitung von Körper und Geist, auf das weitere Lernen. Dies ist Prävention orientiert.

Unser Interesse: das Vorlesen von traditionellen Märchen.

Die Geschichten, die wir kleinen Kindern in der Familie oder im Kindergarten vorlesen, gehören zur mündlichen Überlieferung. Sie wurden von Generation zu Generation, von Geschichtenerzähler zu Geschichtenerzähler übertragen, und sie wurden im 17. und 19. Jahrhundert niedergeschrieben.

Die wohl in Frankreich bekanntesten sind die von Perrault und Grimm. Aber in der ganzen Welt haben Wissenschaftler die Geschichten ihres Landes gesammelt. Diese Geschichten sind in Filme umgesetzt worden, mit unvermeidlichen Verformungen (siehe die beiden letzten Versionen der Geschichte von Schneewittchen). Die Kinder gehen sie mit ihren Eltern im Kino anschauen.

Interesse an traditionellen Märchen für Pädagogen:
Drei Ansätze zu Märchen:
· Die Psychoanalyse,
· Die morphologischen Methode des russischen Märchenspezialisten Vladimir Propp
· Der Drehbuchansatz der Transaktionsanalysten.

Bruno Bettelheim in seinem Buch « Psychoanalyse der Märchen »[1], erklärt das Geschichten Kindern helfen Probleme zu verstehen und Lösungen zu finden für die Probleme die sie beschäftigen, aber man sollte niemals Kindern deren Bedeutungen erklären, noch aus dem Vorlesen ein didaktisches Experiment machen.

 So spricht die Geschichte von Schneewittchen von  pubertären Schwierigkeiten des weiblichen Kindes, von der Position des Kindes in der Familie und von der  Rivalität Mutter / Tochter. Alles richtet sich direkt an das  Unbewusste des  Kindes.

Vladimir Propp[2], ein Spezialist russischer Märchen, analysiert den Aufbau der Märchen und identifiziert die sich wiederholenden Elemente in den Geschichten die wir lesen, in Fernseh-Serien und Filmen. Die permanenten Elemente einer Geschichte zu unterstreichen, eignet sich für den didaktischen Einsatz.
Wenn der „Moment der Geschichte  » kommt und der Lehrer eine Geschichte liest für die Kinder die um ihn herum sitzen, zeigt er ihnen die Illustrationen des Buches, aber er spricht auch über die Charaktere und stimuliert Reflexion über die Situationen. Es ist ein Moment der Sprache (Übergang von einer Sprachenebene auf eine andere, vom schriftlichen zum mündliche Code, Integration von Bedeutung der Begriffe, das Verständnis von Situationen), aber auch eine Zeit der Verbalisierung von Gefühlen:  Kinder lernen in Worte zu fassen, was sie fühlen und hören andere darüber sprechen, wie sie sich fühlen.
Ein großer Teil kann auch mit Reflexion und Integration von sozialen Normen durchgeführt werden: Wert von Ausdauer, Mut, Misstrauen gegenüber dem Bösen.

Transactions Analysten, Eric Berne der erste, sahen in den Märchen Modelle für Lebensskripte, vor allem in ihrem pathologischen Aspekt.
Stephen Karpman[3] entwickelte die Konzepte der « Drama-Dreieck » und « Skript-Rollen »: Verfolger, Opfer und Retter, nach der Analyse von « Rotkäppchen. » Die „Coups de théâtre“ sind Wendungen der Geschichte.
Fanita English hat eine positive Vision der Szenarien[4]: Sie erfüllen unsere « Wunsch nach Struktur » und « helfen der Entwicklung, von der Kindheit bis ins hohe Alter. » Sie betonte, dass « die Geschichten, die unsere Szenarien beeinflusst haben, oft Modelle von Mut, Ausdauer, Unterstützung und Hoffnung in die Zukunft gaben. »[5]

Als wir also das Alter der Kleinkinder im Kindergarten hatten, gaben uns die Märchen einen Rahmen, um unsere Lebens Skripte zu erfinden. Die Geschichten orientieren die Skripts positiv, weil sie die Qualitäten von Energie und Mut unterstreichen und immer gut enden.
Mitunter verschiedener Unterricht Sequenzen, ist « der Moment des Märchens  » ein bevorzugter Zeitpunkt um den Kindern Erlaubnisse bezüglich auf ihre Zukunft zu geben.
In der tat beziehen sich die Geschichten der Märchen auf das Leben. Helden sind Menschen in Positionen der Schwäche die das Schicksal anpacken, da wo sich Gefahren und Erfolge abwechseln. Helden werden manchmal Tiere die gescheiter sind als Menschen. Diese Geschichten enthalten auch viele wichtige Belehrungen. Der Lehrer kann  den Sprachunterricht benützen, daraus Momente der Reflexion machen, durch die er den Kindern Erlaubnisse gibt, die sie nicht unbedingt zu Hause empfangen.
Ich entschied mich auf zwei Geschichten, deren Helden ein Mädchen (« Schneewittchen“ der Gebrüder Grimm) und ein Tier („Der gestiefelte Kater“ von Charles Perrault) sind.

Wer erzählt uns die Geschichte von Schneewittchen?
Es ist eine Geschichte von Macht und Konkurrenz  zwischenFrauen, die auf mehreren Ebenen gelesen werden kann. Sie spricht von der Schönheit als Macht und heimlicher von der Mutter-Tochter-Beziehungen.
Der Inhalt der Geschichte:
Eine Königin träumt von einem Kind mit vollendeter Schönheit. Die Königin dachte: « Oh, wenn ich ein Kind haben könnte das so weiß ist wie Schnee, so rot wie Blut und dessen Haare so schwarz sind wie das Ebenholz dieses Fenster!  »
Geburt von Schneewittchen, « aber die Königin starb dabei. »

Welche Erwachsenen waren um dieses Kind?
– Ein abwesender Vater,
– Eine Stiefmutter, besessen von ihrer physischen Erscheinung, die allein ihrem Spiegel vertraute, um ihr die Wahrheit sagen,
– Der Jäger, der den Befehl bekommt, sie zu töten und der sie laufen lässt, da er sich denkt, dass sie sowieso sterben wird,
– Die 7 Zwerge, die sie aufnehmen und mit der Pflege des Haushalts beauftragen , auf sie aufpassen und sie beraten, was sie aber nur halb befolgt,
– Der Prinz.

Die Proben: Sie beginnen, als sie 7 Jahre ist.

–        Die Königin befragte ihren Spiegel, der ihr sagt, dass Schneewittchen viel schöner sei als sie. Sie beschließt sie, diese von einem Jäger im Wald töten zu lassen.

–        Der Jäger verschont sie, so dass Hunger, Durst oder wilde Tiere die Arbeit machen. Er betrügt die Königin.

–        Schneewittchen ist gerettet da sie Zuflucht im Haus der sieben Zwerge findet, wo alles klein ist. Sie wuchs bei ihnen groß indem sie putzte und deren Haushalt hilt.

–        Die Königin/Hexe erfährt, dass sie noch am Leben ist. Sie findet sie wieder und schaffte es sie zweimal für tot zu lassen(Riemen, giftigen Kamm).

–        Schneewittchen entrinnt dem Tode zweimal dank der Ankunft der Zwerge. Die Zwerge hatten sie gewarnt, aber sie hat die Gefahr nicht erkannt.

–        Der dritte Versuch der Hexe gelang (der giftige Apfel).-                Die Zwerge legen Schneewittchen in einem gläsernen Sarg und bewachen sie am Gipfel eines Berges. Die Zeit vergeht, ohne ihre Schönheit anzugreifen.

Das Ende: ein Prinz, der sich im Wald verloren hat, sieht sie und verliebt sich in sie. Er lässt sie wegbringen, so dass es zum Leben zurückkehrt, als ein Ruck sie ein Stück vergifteten Apfel ausspucken lässt. Sie heiratet den Prinzen und die Königin wird bestraft.

Lehren aus der Geschichte:
· Auf der psychologischen Ebene ist es die Geschichte eines Kindes, das Tochter und  dann Frau wird. Es muss in seinem Kopf reifen und nicht nur in seinem Körper. Es muss weiblicher Rivalität und Eifersucht gegenüberstehen.
· Die Macht der Schönheit. Es ist eine Macht die einige Kinder teilen. Märchen laden uns ein, uns davor zu hüten: hübsch oder schön zu sein heißt, verwöhnt zu werden, ist ein Traum, aber es kann kann sich auch rumdrehen und aus euch ein Beute machen.
· Die Frage der Identität sieht aus wie « Sei schön und halt die Klappe! « . Die Anweisung spricht nicht von der Person, aber deren Aussehen.
· Das Überleben ist ein ständiges Thema: Das Kind fühlt sich oft in Gefahr und es ist es auch.
· Besser Eltern haben, auch wenn sie Kinder durch ihre Erziehung verärgern, als verwaist wie Schneewittchen.
· Alles endet gut: die Proben haben ein Ende. Schneewittchen findet ihren Prinz und die Königin wird bestraft. Das Leben ist lebenswert.
Die Mädchen der heutigen Zeit suchen die Liebe aber ziehen es vor einen Teil der Geschichte zu verändern: siehe die letzten zwei Filme, in denen Schneewittchen sich in Krieger verwandelt die lernt, mit dem Schwert zu kämpfen. In Schneewittchen und der Jäger wird sie Königin in ihrem eigenen Namen und nicht als die Frau des Prinzen.

Gefühle:
Trauer, Angst und sogar Terror, die Freude, bei den Zwergen beschützt zu sein, Freude, Liebe.

Erlaubnisse:
Es gibt diejenigen, welche die Helden gebrauchen könnten und diejenigen, die man den Kindern durch diese Geschichte geben kann.
– Schneewittchen  hat nicht die Erlaubnis, zu denken: sie unterzieht sich den Proben, gehorcht Aufträgen, aber denkt nicht nach.
– Die Stiefmutter hat nicht die Erlaubnis zu wachsen (und älter zu werden), da sie in Konkurrenz tritt mit einem Kind.
– Kinder / Schüler können die Erlaubnis erhalten, zu leben, zu wachsen, sich selbst zu sein, zu fühlen, Kinder zu sein, zu vertrauen, dazuzugehören, zu denken, was manchmal auch heißt sich zu hüten.

Wer erzählt die Geschichte des gestiefelten Katers?
Sie lehrt uns, dass Mut, Unterstützung, Einfallsreichtum und Beharrlichkeit unser Schicksal ändern können, auch wenn es zu Beginnt schlecht aussieht.

Die Geschichte:
Der eigentliche Held ist ein sprechender Kater. Sein Meister ist der jüngste Sohn eines Müllers. Nach dem Tode des Vaters erhielt der älteste Sohn die Mühle, der zweite den Esel und der jüngste den Kater. Der Kadett beschwerte sich bei seinem Kater über die Erbschaft: nachdem er ihn getötet und gegessen habe, bleibe gerade genug, um einen Muff (eine Hülse) zu machen. Der Kater sagte nur, ihm zu vertrauen und ihm einem Paar Stiefel anfertigen zu lassen, um auf die Jagd in den Busch zu gehen.

Der gestiefelte Kater beginnt zu jagen, aber er bringt die Beute nicht zu seinem Herrn, sondern zum König. « Dies ist im Namen des Marquis von Carabas!  » lässt er dem König bestellen. Der König gewöhnt sich an die Geschenke. Eines Tages geht er zu einem Spaziergang mit seiner Tochter an den Fluss, als der Kater nach Hilfe ruft, da sein Meister, der Marquis von Carabas beim Ertrinken sei: Banditen haben ihn überfallen und stahlen seine Kleidung! Sie sind in Wahrheit unter einem Felsen versteckt. Der Trick gelingt. Der König lässt schöne Kleider für den Marquis schicken, lädt ihn in ein seinen Karos, zu sich und seiner Tochter, und der Spaziergang geht weiter.
Der Kater  geht voraus und entdeckt  das schöne Besitztum eines reichen Menschenfressers(Oger). Er erreicht das die Arbeiter die beim Ernten sind, dem König sagen, dass all dies dem Marquis von Carabas gehört
Er gelangt schließlich in das Schloss, wo der Oger seine Gäste erwartet. Er schmeichelt ihn und provoziert seine scheinbare Fähigkeit, sich in ein sehr großes und dann in ein sehr kleinen Tier zu verwandeln: ein Löwe, ja klar. Er hat gerade genug Zeit, Zuflucht auf einem Schrank zu finden. Aber ein so kleines Tier wie eine Maus? Natürlich! An dieser Stelle frisst der Kater ihn.  Stellen Sie sich das Folgende vor: den Reichtum des Müllers Sohn als Marquis von Carabas und die Hochzeit mit der Prinzessin. Nun jagt der Kater nur mehr Mäuse zum Vergnügen.

Lehren aus der Geschichte:
– Wir finden das Thema des Überlebens, nachlassender Eltern (hier der Müller verlässt seine verwaisten Kinder).
– Der Schwache ist nicht immer der den Sie denken.
– Der Kater  ist ein siegender Held: er denkt wie ein echter Stratege und passt sich den Umständen an. Er hat die Erlaubnis, zu denken und zu handeln.
– Das bedeutet fähig zu sein die Frustration auszuhalten (Kaninchen werden dem König angeboten).
– Erst muss man arbeiten, dann kommt die Belohnung.
– Die Mächtigen (der Oger, der König) sind arrogant, man kann sie täuschen;
– Ein schöner Junge ohne Kleidung, unterscheidet sich sozial nicht von einem Prinzen. Schönheit ist eine Chance. Sie erlaubt  Liebe und sozialen Erfolg zu erlangen, welche durch die Heirat mit der Tochter des Königs symbolisiert wird.

Erlaubnisse, welche die Geschichte geben kann :
Zu denken, zu handeln, optimistisch zu sein, seine Angst zu kontrollieren, ein Kind zu sein (Spaß haben und gewinnen), Spaß zu haben, zu vertrauen.

Die ganze Reihe der Emotionen kann angesprochen werden. Vorlesen ist eine gute Unterstützung für die emotionale Alphabetisation(Anlernung).
Die Frage der Lüge kann auch angesprochen werden.


[1] Bruno Bettelheim : Psychanalyse des comptes de fées, Editions Robert Laffont, 1976

[2] Vladimir Propp : Morphologie du compte, Seuil 1970( première Edition 1928, traduit en anglais en 1958)

[3] Stephen Karpman : Comptes de fées et analyse dramatique du scénario, AAT N°9

[4] Fanita English : What shall I do tomorrow : reconceptualizing Transactional Analysis , in « TA after Eric Berne : Teachings and Practices of three TA Schools » Graham Barnes Editor, Harper’s Colleges Press, 1977

[5] Fanita English : Lettre ouverte à Agnès Le Guernic, sur le blog d’Agnès : analyste-transactionnelle.fr,  section Réflexions.

Open letter from Fanita English to Agnes Le Guernic

April 14, 2007

Dear Agnes,

It is only recently that I read your article, “Fairy Tales and Psychological Life Plans.” (Le Guernic, 2004). I became so enthusiastic about it that I am now writing you about it, even though I am a few years late.

You are kind enough to list my name among your references. Of course you refer only to items I contributed in French, whereas some of my writings which do not exist in French are even more pertinent to your thesis, that “fairy tales and stories nourish children’s imagination and give them material to use in building up their life plan”.

You write from the perspective of prevention, as an educator who has had access to children, all of whom are actually in the process of setting up their life plans.  You show how fairy tales and other stories have important functions and offer motivating factors that can further the positive development of a child.  This corresponds to what I increasingly saw from the perspective of a therapist working with clients retrospectively on stories that affected them in the course of growing up.

I came to realize that it is a fallacy to think of scripts as primarily negative.  In fact scripts have many dimensions, perhaps corresponding to the 31 functions you refer to. They offer essential structure for a growing child, even when some negative conditioning that may lead to harmful behavior or inappropriate expectations gets integrated into their personality. (I refer to these as archaic “survival conclusions”  that need to be re-evaluated in the light of present-day reality, quite distinctly from what may be a client’s script. English,  (1977, p.332).

Although my article on the case of Stella that you refer to still gives a negative connotation to scripts, originally the article was written in l973 for the Magazine “Psychology Today”.(English, l973/4)   Regrettably it did not appear in French until l992, so it is referenced by you with that date.  However by then I had considerably changed my outlook about scripts on the basis of additional clinical experience, precisely due to having heard about how various stories, including fairy tales, influenced my clients at different stages of their lives.   My “new script perspectives” were described in detail in l977 in my chapter entitled “What Shall I do Tomorrow?” in Graham Barnes’s book, “Transactional Analysis after Eric Berne” (English, l977, pp.338-345) There I also described an “exercise” which forms the basis of my script workshops, whereby we discuss different stories that made an impact on a given client at different stages of his/her life. Since then I have worked with as many as 2,000 workshop participants and heard many stories that had crucial impact on them.

Therefore, on the basis of clinical experience, I can heartily agree with what you write about “Fairy Tales and Psychology”.

This is also why, whenever I have the opportunity, I insist that scripts not be loosely referred to as synonyms for pathological patterns.  They are an integral part of our personality; they meet our “structure hunger” and support our development from childhood to old age.             Of course our life span carries ups and downs, as do fairy tales in the manner you so clearly describe. The question is:- at each point of our lives, how do we deal with the vicissitudes we face?  The tales that inspired our scripts often offered  models for courage, incentives and cooperation, thus hope for the future.

I have spelled out my thoughts on scripts in my article, “Whither scripts?” English, l988).  I suppose it might be more conciliatory to accept Cornell’s suggestion  as you describe it, namely “to use the term ‘psychological life plans’ for the healthy functional aspects of our personal reality, and  to keep the term ‘life scripts’ for pathological aspects of a person’s life “(Cornell, l988),  Except that Berne himself indicated that “scripts can be positive and bring on happiness” (Berne, l969) so I do not like the distorted assumption of equating scripts with pathology.

As you indicate,  “the stories in fairy tales and myths are concerned with both aspects” (of  positive and negative messages and experiences), as is reality for all children – and grownups – and actual life has to do with how the hero or heroine of one’s story manages to overcome obstacles in the course of growing to the mature “ok” position. In fact, I have developed the concept of a “fifth position”, namely “I’m ok you’re ok –for Real – or ”I’m ok you’re ok –Adult” (.English, l975) because obviously the infant’s original, euphoric  “ok” position  cannot be held throughout development, and   children must struggle with what you call ”raised and lowered positions” in developing their characters. Thus, I really like how you connect someone’s script with his/her life position, and how, additionally you distinguish between one’s life position (and/or character) and the different roles each of us may take on.

There is so much more in your article that I would love to discuss.  At this point I will simply say that I was happy to read your  effective presentation of the function of fairy tales in supporting children’s development, and  that I heartily concur with your inspiring “conclusion”.

Sincerely,

                                                                                     Fanita English

References.

Berne, E.  (l961) Transactional analysis in psychotherapy. New York: Grove Press

Berne, E. (l969) Personal communication, in conjunction with discussion on episcripts, which are pathological, by contrast to scripts

Cornell, W.F. (l988) Life script theory: A critical review from a developmental perspective.  Transactional Analysis Journal l8, 270-282

English, F. ( l973/74) Transactional Analysis and Script Analysis Today., in   Psychology Today Magazine, N.Y. April l973 – also in Readings in Psychology Today – CRM Publications, N.Y. l974

English, F. (l977) What shall I do tomorrow?  Reconceptualizing transactional analysis.  In G. Barnes (Ed),  Transactional Analysis after Eric Berne.  New York: Harper’s College Press.

English, F.  (l988) Whither Scripts? Transactional Analysis Journal 4, 294-303

Le Guernic, A. (2004) Fairy Tales and  Psychological Life Plans. Transactional Analysis Journal 34, 216-222.

 

 

 

 

 

 

 

 

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