Dans le film de Mike Leigh, Gerri, une psychologue anglaise travaille dans une structure d’accueil psychologique. Son mari, Tom, est ingénieur géologue. Leur vie de famille se déroule dans un climat de complicité et d’amour réciproque. Leur lieu de ressourcement est un jardin potager où ils prennent beaucoup de plaisir à cultiver légumes et fleurs.Ils pratiquent l’hospitalité et reçoivent volontiers  leur famille et leurs amis. Parmi ces amis, deux personnes un peu à la dérive, un ami de jeunesse solitaire, misogyne et alcoolique  et une femme, secrétaire dans le lieu d’accueil où travaille Gerri et qu’elle connaît depuis 23 ans. Elle aussi vit mal sa solitude. L’alcool et le tabac sont les moyens qu’ils utilisent tous deux pour calmer leurs angoisses, tout comme la cliente de Gerri présentée au début du film  qui demande des pilules pour dormir  et refuse de parler de son mal-être. Quand Gerri dit à son amie « Tu devrais te faire aider », cette dernière répond en substance « Mais je t’ai toi, je n’ai pas besoin de quelqu’un d’autre ».
Ce film est une mine pour des analystes transactionnels. On y trouve beaucoup d’exemples illustrant les jeux psychologiques, la relation de parasitage, les signes de reconnaissance, le scénario de vie, l’empathie, la confrontation, mais il montre aussi quels sont les problèmes des professionnels de la relation d’aide face aux situations de la vie privée.
J’ai été fascinée par le problème que j’y ai vu : Comment une psy fait-elle dans ses relations quotidiennes  avec des amis qui se comportent comme le font ses clients, mais qui ne veulent pas se faire aider par un professionnel? Comment Gerri se débrouille-t-elle dans ces relations que l’analyse transactionnelle décrit comme des relations de parasitage ?

Je vous conseille d’aller le voir.