Réussir à l’école

Voici comment on peut analyser les conditions de réussite dans les études depuis l’enfance à partir de l’analyse des messages que chacun a reçus de son entourage à propos de l’importance du savoir et des comportements qui  favorisent la réussite à l’école. Ces messages peuvent être contradictoires ou aller dans le même sens.

C’est une application de la théorie de l’analyse transactionnelle. Vous trouverez ici la version française et la version anglaise du texte.

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représentations de la réussite

Trois décrypteurs de la communication humaine

Pour comprendre ce qui est à l’origine d’une véritable révolution dans l’approche de la communication au cours de la seconde moitié du 20ème siècle, il faut se reporter à la période de l’après guerre aux Etats –Unis et citer trois grands noms de savants attachés à la compréhension de la communication humaine et soucieux d’efficacité thérapeutique dans le soin des maladies et désordres mentaux : Milton Erickson, , Grégory Bateson et Eric Berne.

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Les effets du driver « Dépêche-toi » sur la réussite personnelle.

Lors de la conférence que j’ai faite à Esslingen sur la manière dont les analystes transactionnels peuvent aider les enfants à réussir à l’école, j’ai raconté comment l’injonction « Ne réussis pas », combinée aux drivers : Fais plaisir, Fais des efforts, Sois fort et Sois parfait aboutissait à des blocages spécifiques  sur le chemin de la réalisation de ses projets :

  • Les personnes sous l’influence d’un « Fais plaisir » n’ont pas de projet personnel car elles font passer les projets des autres avant les leurs ; le blocage passe par la suradaptation.
  • celles qui sont sous l’influence d’un driver « Sois fort » ont été tellement dévalorisées qu’elles préfèrent rêver leurs projets. Elles s’arrêtent avant l’étape de mise en œuvre. Le blocage passe par le retrait.
  • Celles qui sont sous l’influence d’un « Fais des efforts » mettent en œuvre le projet et le réalisent « presque » : résister est chez elles un automatisme de survie, une manière de lutter contre l’invasion par autrui de leur champ personnel. Le blocage passe par la résistance.
  • Celles qui ont un « Sois parfait » ont dans leur enfance été poussées à la compétition : « Comment, tu n’es que deuxième ! ». Elles ne sont jamais satisfaites et ne peuvent se ressourcer en ressentant de la satisfaction. Le blocage passe par la compétition.

Gysa Jaoui[1] écrit en effet que c’est la satisfaction de la réussite qui rend possible de nouveaux projets et de nouvelles réussites.

Un des participants a attiré mon attention sur le fait que je ne parlais pas du driver « Dépêche-toi ». C’est que Gysa Jaoui n’en parle pas non plus. Mais voici ma réflexion sur la source d’échec spécifique que l’influence de ce driver entraine.

Le message qu’envoie ce driver est qu’il faut se dépêcher de tout faire et que ce qui n’est pas réalisé vite n’est pas bien.

  • Il faut qu’au cours préparatoire les enfants sachent lire après trois mois. Et pourquoi pas avant d’arriver au CP ?
  • Il faut entrer plus tôt à l’école et passer le bac avec au moins un an d’avance, si ce n’est deux.
  • Il faut être le plus jeune partout :  le plus jeune à réussir les grands concours, le premier ministre le plus jeune, le champion le plus jeune, le président le plus jeune.

Ainsi, la société envoie-t-elle un message qui dévalorise toute réussite qui ne se fait pas dans des délais réduits. C’est ainsi qu’elle rajoute de la compétition même là où cette compétition est cause d’échec et de dysfonctionnement. Les projets au long terme sont évacués ; tout ce qui se construit lentement est disqualifié. Rien ne peut être digéré ni intégré en profondeur. On n’a pas le temps ! On veut voir le résultat tout de suite.  L’utilisation du web renforce cet état d’esprit. On trouve si vite une information ! Mais la création d’une pensée personnelle, l’élaboration d’une œuvre d’art, la constitution d’une méthode demandent du temps et de la disponibilité.

Le driver « Dépêche–toi », parce qu’il vient de la société toute entière, peut devenir source d’échec même pour une personne qui a la permission de réussir. C’est pourquoi à cette permission de réussir, il faut peut-être ajouter la permission de prendre son temps et celle de penser.

 



[1] Gysa Jaoui : Des étapes pour réussir, AAT juillet 1985 Vol. 9, N° 35

L’argent, à l’intersection de la réalité économique et du scénario personnel.

Dans le milieu de l’Analyse Transactionnelle, on trouve beaucoup de personnes en changement professionnel, parfois suite à une rupture familiale ou à un licenciement, parfois suite à un choix personnel. Changer de profession, c’est faire un saut dans l’inconnu, d’où l’importance pour elles de réfléchir aux conditions économiques de l’exercice de leur nouveau métier et d’aborder les questions d’argent sans illusions et sans préjugés, ce qu’elles ont parfois du mal à faire.

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Six bonnes raisons d’apprendre à se servir de l’AT dans les organisations

Quelle peut être l’utilité de l’AT pour les personnes responsables d’équipes en organisation ?

1 – L’analyse transactionnelle a une vision optimiste des relations humaines. Elle postule que chacun peut changer et qu’on peut  apprendre tout au long de sa vie ce qu’on n’a pas eu l’occasion d’apprendre dans son enfance ou sa jeunesse. D’où son intérêt pour la formation permanente des personnes au travail. Elle propose une grille des attitudes  possibles face aux difficultés (positions de vie et enclos OK) et préconise la coopération et le contrat transactionnel.

2 – Elle s’intéresse à la construction de la personnalité (états du moi), au fonctionnement différent des personnes qui est source d’oppositions entre elles : besoins, préjugés, cadre de référence peuvent s’affronter lors des conflits au sein de l’entreprise. Identifier ces éléments est le premier pas à faire dans la gestion des conflits et leur prévention.

3 – Les échanges entre les  professionnels sont un autre élément de compréhension des difficultés relationnelles : les transactions peuvent être ouvertes ou cachées. Elles peuvent avoir un niveau  social et un niveau psychologique. C’est ce dernier qui détermine l’issue de la relation. Les échanges stéréotypés, automatiques, appris et mis en place dans l’enfance se manifestent dans les relations quand elles dysfonctionnent . L’AT en décrit plusieurs : relation symbiotique accompagnée de passivité et de méconnaissances, les jeux psychologiques, les jeux de pouvoir. Elle en donne les clés (besoins de signes de reconnaissance non pris en compte, recherche de dépendance) et les stratégies qui permettent d’en sortir.

4 – La présentation du scénario de vie permet de comprendre ce qui favorise la réussite et l’échec dans la réalisation des projets personnels et professionnels. Cette compréhension nous aide à être plus tolérants et à donner aux personnes de notre équipe la permission de prendre soin d’elles-mêmes et de réussir.

5 – L’AT a une théorie du fonctionnement des groupes, utile à appliquer qu’il s’agisse d’une petite équipe ou d’une organisation.

6 – Pour appliquer ces modèles, il faut les connaître et s’entraîner. Au cours des  journées de formation les stagiaires peuvent acquérir la capacité à analyser les processus mis en place dans le groupe et s’entraîner à s’exprimer d’une manière bienveillante et appropriée aux situations. Les jeux de rôle et la pratique des feed-back  comptent beaucoup dans la formation. Les formateurs répondent aux questions spécifiques qui sont posées par les stagiaires dont l’expérience professionnelle est diverse.